Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt se sont globalement détendus mardi sur le marché obligataire en zone euro, au cours d'une séance dépourvue de nouvelle majeure, à l'affût de toute évolution sur le front commercial.

"Les pays périphériques (les pays les plus fragiles de la zone euro, NDLR) ont connu une détente plus marquée" que les pays jugés les plus solides de la zone euro, a observé auprès de l'AFP Nordine Naam, stratégiste obligataire chez Natixis. Ainsi les taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne, du Portugal ou de la Grèce se sont détendus.

En revanche, les taux souverains de l'Italie se sont, quant à eux, légèrement tendus. Le gouvernement italien fera tout pour éviter l'ouverture d'une procédure d'infraction pour dette excessive de la part de l'Union européenne, a promis mardi son chef, Giuseppe Conte.

"On observe un retour d'appétit pour le risque depuis ce week-end car les risques globaux ont un peu diminué, notamment au Mexique avec le fait que Donald Trump ait mis fin à sa menace d'y augmenter les droits de douane", a poursuivi M. Naam, ce qui a profité aux pays du sud de l'Europe.

Au terme de plusieurs jours de difficiles négociations, les Etats-Unis et le Mexique ont arraché un accord sur l'immigration vendredi à Washington. Cela a permis de lever la menace de droits de douane sur les produits mexicains brandie par Donald Trump, potentiellement dommageables pour les deux économies voisines.

Trois jours après la conclusion d'un accord sur l'immigration, le président américain a toutefois renouvelé lundi sa menace d'appliquer des droits de douane si le Congrès mexicain n'en approuvait pas une clause secrète, dont il n'a pas précisé la teneur.

Sur la Chine, "le marché attend désormais" une éventuelle rencontre en tête-à-tête entre le président chinois, Xi Jinping, et Donald Trump le 28 juin à l'occasion du G20, a encore dit l'expert.

Autre élément qui a soutenu le marché obligataire: "les chiffres de l'emploi américain publiés vendredi relancent la crainte d'un ralentissement prononcé de l'économie américaine et donc les anticipations de baisse des taux de la Fed (Réserve fédérale américaine, NDLR) lors de sa prochaine réunion en juillet", a détaillé M. Naam.

Ce scénario d'une baisse des taux de la Fed "bénéficie à la fois au marché boursier mais aussi au marché obligataire", selon lui.

Les chiffres du ministère du Travail ont montré que la première économie du monde n'avait créé que 75.000 emplois au mois de mai là où les analystes s'attendaient à au moins 180.000.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a reflué à -0,234%, contre -0,221% lundi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France est également descendu à 0,116%, contre 0,134% lundi, à l'instar de celui de l'Espagne à 0,573%, contre 0,599%. Celui de l'Italie s'est, quant à lui, tendu à 2,389%, contre 2,355%.

Le taux du Royaume-Uni a fini en hausse également à 0,857%, contre 0,837% lundi.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans se stabilisait à 2,148% tout comme la veille, celui à 30 ans baissait légèrement, à 2,624% contre 2,629%. Celui à deux ans s'établissait de son côté à 1,928%, contre 1,904%.

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