Paris (awp/afp) - Le bénéfice net de Michelin a reculé de 1,4% en 2018, à 1,68 milliard d'euros, victime de la baisse du dollar et de plusieurs devises de pays émergents, malgré une progression des marges unitaires.

Dans un contexte international difficile pour le secteur automobile, le manufacturier français de pneumatiques a réussi à maintenir son chiffre d'affaires (+0,3%) à 22,03 milliards d'euros, grâce notamment à une croissance "toujours dynamique" de ses activités de spécialités (génie civil, agricole, deux roues, avions), a-t-il précisé dans un communiqué publié lundi soir.

Il a souligné également avoir gagné des parts de marché sur le marché des pneumatiques automobiles haut de gamme (taille de 18 pouces et plus).

A taux de change constants, les ventes auraient progressé de 4,1%.

Le résultat opérationnel des activités courantes (dit résultat opérationnel des secteurs) a légèrement progressé (+1,2%), à 2,77 milliards d'euros.

Michelin a subi de plein fouet la baisse du dollar américain et la chute des devises de plusieurs pays émergents (Brésil, Russie, Turquie, Argentine, Mexique, notamment) qui ont réduit ses recettes une fois converties en euros. Cet effet négatif des taux de change sur les bénéfices est évalué à 271 millions d'euros sur l'ensemble de l'année.

L'entreprise avait annoncé se fixer comme priorité le maintien de sa rentabilité "en particulier sur les marchés affectés par de fortes dépréciations monétaires". Cette politique s'est traduite par des marges unitaires en hausse qui ont eu un impact positif de 286 millions d'euros sur ses profits.

Le groupe affiche un flux de trésorerie positif de 1,27 milliard d'euros, confirmant là aussi un de ses engagements.

"Dans un environnement économique difficile, le groupe a démontré sa capacité à améliorer son résultat opérationnel et à confirmer les progrès de free cash-flow structurel obtenus depuis plusieurs années", a commenté Jean-Dominique Senard, qui présentait ses derniers résultats en tant que patron de Michelin.

M. Senard a été nommé fin janvier président du conseil d'administration de Renault, en remplacement de Carlos Ghosn, incarcéré au Japon. Il doit céder en mai la présidence de Michelin.

Pour 2019, le manufacturier français de pneumatiques a indiqué avoir pour objectifs "une croissance des volumes en ligne avec l'évolution mondiale des marchés, un résultat opérationnel des secteurs supérieur à celui de 2018 hors effet de change (...) et un flux de trésorerie positif de 1,45 milliard d'euros".

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