par Laetitia Volga

Wall Street devrait ouvrir dans le désordre mercredi et les Bourses européennes se sont retournées à la baisse, les investisseurs optant pour la prudence dans l'attente des annonces de la Réserve fédérale américaine et de ses commentaires sur la conjoncture économique. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,1% pour le Dow Jones et quasiment à l'équilibre pour le S&P-500. Quant au Nasdaq, il pourrait prendre 0,3% après avoir franchi pour la première fois en séance mardi les 10.000 points et fini sur un record de clôture. À Paris, le CAC 40 perd 0,32% à 5.079,06 vers 11h05 GMT après avoir pris plus de 1% dans la matinée.

À Francfort, le Dax cède 0,45% et à Londres, le FTSE lâche 0,28%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,3%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,23%.

Le rebond observé dans la matinée n'a pas tenu en Europe, une certaine nervosité s'imposant avant les annonces de la Réserve fédérale (Fed) et après la publication des prévisions de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).

En tenant compte des effets de la pandémie de coronavirus, l'OCDE estime que l'économie mondiale va subir cette année sa pire contraction (-6,0%) en temps de paix sur les cent dernières années avant de renouer avec la croissance l'année prochaine.

La Fed publiera à 18h00 GMT son communiqué de politique monétaire, qui sera suivi 30 minutes plus tard de la conférence de presse de son président, Jerome Powell.

Si le marché table sur à un statu quo sur les taux, il attend de la banque centrale américaine une mise à jour sur ses prévisions économiques, les premières depuis la récession provoquée par les retombées de l'épidémie.

"L'action de la Réserve Fédérale a été tellement puissante depuis le début de la crise que les marchés ont été habitués à recevoir des messages toujours plus accommodants. Il est possible que la Fed n'annonce rien de réellement nouveau avec un risque de "déception" potentielle pour les marchés. Pourquoi mettre en place de nouveaux instruments de politique monétaire alors que le S&P-500 évolue à moins de 6% de son sommet historique et que le Nasdaq vient de marquer un nouveau record ?", s'interroge Alexandre Baradez, responsable des analyses marchés chez IG France.

A l'agenda macroéconomique, le marché prendra connaissance à 13h30 GMT des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis.

VALEURS EN EUROPE

Parmi les plus fortes baisses sectorielles en Europe, on retrouve l'indice Stoxx des transports et loisirs (-2,17%)et de l'automobile (-1,59%), qui ont profité ces derniers jours des espoirs d'une reprise rapide de l'économie

L'action Unibail-Rodamco-Westfield (-6,51%) est lanterne rouge du CAC 40, devant le groupe parapétrolier TechnipFMC, (-2,78%) et Michelin (-2,87%), qui souffre en outre d'une dégradation de Barclays à "pondération en ligne".

La compagnie Air France-KLM perd 5,71% tandis que le voyagiste TUI chute de 7,97% à la Bourse de Londres.

L'action Rolls Royce lâche 5,32% après son retrait de la liste "conviction" de Goldman Sachs.

En hausse, Veolia et Suez prennent respectivement 1,36% et 1,33% grâce à un relèvement de conseil de Morgan Stanley, à "surpondérer" pour le premier et à "pondération en ligne" pour le second.

CHANGES

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine contre d'autres devises de référence, recule de 0,19% et l'euro monte légèrement à 1,1366 dollar., "La faiblesse du dollar s'explique par la prudence des investisseurs avant la Fed; certains craignent qu'elle ne fixe des objectifs mensuels pour son programme d'achat d'actifs dans un effort pour contrôler la récente hausse des rendements des bons du Trésor", a déclaré Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTades.

TAUX

Une certaine prudence s'observe sur le marché obligataire, où le rendement des Treasuries à 10 ans recule de trois points de base sous 0,8%.

En Europe, le Bund allemand à 10 ans, taux de référence de la zone euro, abandonne un point de base à -0,321%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole se replient après l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le prix du baril de Brent (-2,09%) évolue autour de 40,35 dollars. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 2,57% sous les 38 dollars.

(édité par Patrick Vignal)