Ce prix, en numéraire, représente une prime de 36,2% par rapport au cours de clôture de 84,41 euros du titre Kuka mardi. L'action bondit de 30,6% à 110,20 euros vers 11h00 GMT à la Bourse de Francfort, après un plus haut record à 114,40 en début de séance.

En février, Midea avait porté sa participation dans Kuka à 10,2%, disant alors qu'il voulait l'augmenter. Le groupe chinois détient actuellement 13,5% du capital de la société allemande qui est l'un des principaux fournisseurs de robots à l'industrie automobile.

Dans son communiqué, Midea précise avoir l'intention de faire passer sa part à plus de 30%, tout en ajoutant ne pas vouloir retirer l'entreprise de la cote.

Le groupe chinois ajoute qu'il entend maintenir la direction en place et serait heureux que les deux actionnaires allemands de référence de Kuka restent investis dans la société.

Kuka a dit de son côté que son directoire et son conseil de surveillance examineraient la proposition.

Les principaux actionnaires allemands de Kuka sont Voith Group, avec 25,1%, et l'entrepreneur Friedhelm Loh, qui détient 10%.

"Kuka est dans une situation excellente aujourd'hui et nous nous engageons à investir dans ses salariés, sa marque, sa propriété intellectuelle et ses installations pour soutenir son développement", écrit dans le communiqué Paul Fang, le PDG de Midea.

MIDEA VEUT CONTRIBUER AU DÉVELOPPEMENT DE KUKA EN CHINE

"Nous voulons préserver l'identité de Kuka en tant que société allemande", a confirmé à Reuters Andy Gu, vice-président de Medea en charge de l'international.

"C'est surtout en Chine que nous pouvons aider Kuka. Kuka a des projets de développement en Chine, nous souhaitons les y aider en leur faisant profiter de notre base de clientèle et de notre chaîne d'approvisionnement."

Selon Andy Gu, Midea est très intéressé par la robotique pour maîtriser ses coûts salariaux. "Avec la hausse des coûts salariaux, l'efficience devient un enjeu majeur pour notre activité et pour l'économie chinoise dans son ensemble", a-t-il dit.

Pour les analystes d'Equinet, l'offre de Midea devrait être "hautement attrayante" pour tous les actionnaires.

Le droit boursier allemand rend obligatoire une offre sur les participations minoritaires après le franchissement du seuil de 30% du capital d'une entreprise.

Plusieurs groupes industriels allemands sont passés sous pavillon chinois ces dernières années. En janvier, un consortium emmené par le groupe public ChemChina a acquis KraussMaffei, un fabricant de machines industrielles, pour environ un milliard de dollars (919 millions d'euros).

Sany Heavy Industry avait acquis le fabricant de pompes Putzmeister Holding pour un peu moins de 700 millions de dollars en 2012, année au cours de laquelle Weichai Power avait pris une participation de 25% dans le logisticien Kion.

(Benoit Van Overstraeten et Véronique Tison pour le service français)

par Edward Taylor et Ludwig Burger