BERLIN, 28 novembre (Reuters) - L'Allemagne va durcir les règles sur l'investissement étranger dans des secteurs high tech comme la robotique ou l'intelligence artificielle, une décision qui vise, sans les nommer, les investisseurs chinois soutenus par Pékin.

En vertu de ces nouvelles règles, qui seront présentées vendredi par le ministre de l'Economie Peter Altmaier, les investisseurs devront rendre publique toute acquisition d'une part de capital supérieure à 10% dans les secteurs de l'intelligence artificielle, de la robotique, des semi-conducteurs, de la biotechnologie et de la technologie quantique et autoriser le gouvernement allemand à les passer au crible.

"Le ministère de l'Economie a ajouté un amendement à la loi en vertu duquel nous étendrons les possibilités de contrôle et définirons un catalogue de technologies essentielles", peut-on lire dans un document préparatoire que Reuters a pu consulter jeudi.

Jusqu'ici, seuls les investissements étrangers dans les secteurs jugés vitaux pour le pays comme l'énergie, la défense, l'eau, l'approvisionnement alimentaire, les télécommunications, les finances et les transports, pouvaient être soumis à une enquête de sécurité nationale. Le seuil de 25% du capital avait été introduit en 2004 pour ces secteurs, avant d'être ramené à 10% il y a un an.

Les investissements chinois en Europe, en particulier dans les infrastructures en Grèce ou dans les Balkans, sont observés de près en Allemagne, où le rachat du spécialiste de robotique Kuka par la société chinoise Midea en 2016 avait provoqué un débat intense.

L'Allemagne et plus globalement l'Union européenne demandent à la Chine une égalité de traitement dans les relations économiques, alors que Pékin se prémunit largement contre les OPA étrangères. (Christian Kraemer, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Midea Group Co Ltd, Kuka