C'est dans de cette même usine que provenait du lait infantile contaminé à la salmonelle qui a intoxiqué des bébés et a valu à Lactalis l'ouverture d'une information judiciaire pour tromperie et blessures involontaires.

Selon l'hebdomadaire satirique et l'association, la décision du 9 décembre 2017 de rappeler le lait infantile produit à Craon ne concernait pas le lait en poudre pour adultes et ces 8.000 tonnes de produit ont été utilisées dans des desserts.

L'AFVLCS va plus loin et écrit dans un communiqué que ces tonnes de lait "non retirées du marché et potentiellement contaminées" ont été écoulées "avec la complicité de l'Etat".

Le Canard enchaîné et l'association disent s'appuyer sur des documents transmis par la préfecture de Mayenne.

Ces documents "révèlent également que de nombreuses salmonelles ont été détectées dans l'environnement de l'usine et dans les produits en 2017, avant même le 1er décembre", écrit encore l'AFVLCS dans son communiqué.

"Ils confirment également des contaminations de l'usine entre 2005 et 2017", ajoute-t-elle.

Contacté par Reuters, le directeur de la communication de Lactalis, Michel Nalet, a refusé de s'exprimer sur l'article du Canard enchaîné et les déclarations de l'association avant d'en avoir pris pleinement connaissance.

"Je ne souhaite pas réagir avant d'avoir pris connaissance de l'ensemble de ces accusations", a-t-il dit. "On va analyser le sujet et on fera une réponse en temps utile."

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)