Le conseil d'administration de The We Company, maison mère de WeWork, a privilégié cette offre à celle de JPMorgan Chase, qui a proposé un plan de financement alternatif de 5 milliards de dollars (4,5 milliards d'euros).

Cette prise de contrôle par le groupe japonais est destinée à enrayer la chute spectaculaire de WeWork, dont la valorisation a fondu de près de 39 milliards de dollars en l'espace de quelques semaines, au cours desquelles il a dû renoncer à son projet d'introduction en Bourse (IPO), écarté son cofondateur Adam Neumann de son poste de directeur général et lancé un plan d'économies pour éviter d'être à court de trésorerie.

Reuters a rapporté lundi que SoftBank, qui contrôle déjà environ un tiers du capital de WeWork via plusieurs investissements successifs d'un montant total de 10,6 milliards de dollars, proposait de fournir près de 10 milliards supplémentaires à l'entreprise et à ses actionnaires pour la maintenir à flot et en prendre le contrôle. Ce plan prévoit aussi la mise à l'écart d'Adam Neumann de la présidence du conseil d'administration.

Le dernier tour de table auquel SoftBank a participé en janvier valorisait WeWork 47 milliards de dollars. Le plan de sauvetage proposé par le groupe japonais se base désormais sur une valorisation d'environ 8 milliards de dollars, a dit une source.

D'après le Wall Street Journal, l'accord accepté par le conseil d'administration prévoit qu'Adam Neumann recevra près de 1,7 milliard de dollars de la part de SoftBank, qui va notamment lui racheter pour environ un milliard de dollars d'actions WeWork.

WeWork a suscité ces derniers mois une inquiétude croissante chez les investisseurs en raison de ses pertes massives, des doutes sur la viabilité de son modèle et de l'influence jugée excessive d'Adam Neumann.

L'entreprise a refusé de s'exprimer sur le sujet mardi.

(Greg Roumeliotis et Joshua Franklin à New York, Anirban Sen à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)