Francfort (awp/afp) - Le géant allemand de la chimie BASF a publié mardi un bénéfice net en recul de près d'un quart en 2018, du fait de difficultés chez de grands clients et des tensions commerciales, et dit s'attendre à une première partie d'année 2019 difficile.

Le groupe de Ludwigshafen a dégagé un bénéfice net de 4,7 milliards d'euros (5,3 milliards de francs suisses), soit une baisse d'environ 23% sur un an, selon un communiqué financier. Le consensus d'analystes interrogé par Factset attendait 4,8 milliards.

Le second semestre de l'année passée a été marqué par un ralentissement des activités, avec la désorganisation causée dans le secteur automobile allemand par l'entrée en vigueur de nouveaux tests d'émissions, tandis que l'économie chinoise a montré des signes de refroidissement et que le contexte de guerre commerciale avec les États-Unis a pesé.

"Nous acceptons ces défis", a déclaré le patron du groupe depuis mai 2018, Martin Brudermüller, cité dans un communiqué.

Celui-ci s'attend à deux premiers trimestres "faibles" pour BASF en 2019, comparés à 2018, avant que l'activité ne reprenne au cours de l'année, en escomptant notamment un affaiblissement des tensions commerciales.

Le bénéfice d'exploitation (Ebit) a lui baissé l'an dernier de 21% à 6,03 milliards d'euros, avec un recul marqué de 67% au quatrième trimestre, en comparaison annuelle.

Les ventes annuelles ont elles progressé légèrement de 2,4% par rapport à 2017, à 62,7 milliards d'euros, légèrement au-dessus des attentes de Factset.

Un fait marquant l'an dernier a été la longue sécheresse estivale, conduisant à un niveau historiquement bas du Rhin, ce qui a "pratiquement arrêté" la production sur le principal site allemand de BASF à Ludwigshafen, a déclaré le groupe.

2019 est déclarée "année de transition" pour consolider le groupe qui a modifié sensiblement son périmètre l'an dernier.

Le groupe a racheté l'an dernier pour quelque 7,6 milliards d'euros de semences et de désherbants à son compatriote Bayer, obligé de s'en séparer pour reprendre le géant américain du secteur Monsanto.

Il a par ailleurs fusionné fin septembre sa filiale d'hydrocarbures Wintershall avec DEA, détenu par le fonds LetterOne du milliardaire russe Mikhail Fridman et finalisé en janvier dernier le rachat des activités mondiales de polyamide de Solvay, ouvrant des débouchés dans les secteurs du transport, de la construction et des biens de consommation.

Malgré un exercice en demi-teinte, BASF va relever son dividende annuel à 3,20 euros par action, contre 3,10 euros pour 2017.

afp/jh