La qualité de crédit des entreprises françaises continuera de se dégrader au cours des 18 prochains mois malgré la sortie du confinement, souligne Moody's Investors Service dans une nouvelle étude. Près de la moitié des notations des entreprises françaises étaient, au 31 mai 2020, sous perspective négative ou placées sous surveillance, ce qui augmente les probabilités de dégradations cette année et en 2021, explique l'agence de notation.

Les entreprises notées B ou opérant dans le secteur des services, de la vente non alimentaire ou de l'automobile sont les plus vulnérables.

" Malgré le soutien du gouvernement, beaucoup d'entreprises françaises ont souffert des restrictions. Elles émergent du confinement avec une dette accrue et sont maintenant confrontées à une baisse de la demande et des pressions sur les prix ", explique Vincent Gusdorf, Vice President - Senior Credit Officer chez Moody's.

Selon l'agence, les défauts de paiement des sociétés présentes sur le marché de la dette à haut rendement (" High yield ") vont augmenter.

Les dispositifs de soutien gouvernementaux, comme les prêts garantis, permettront de limiter cette hausse mais les entreprises ayant des modèles opérationnels défaillants auront du mal à trouver de nouveaux financements.

Les distributeurs de produits alimentaires ou pharmaceutiques seront moins impactés par la pandémie en raison de la nature non discrétionnaire de leurs ventes et de l'augmentation temporaire des achats par anticipation. Les acteurs avec de larges parts de marché et des activités diversifiées seront également plus résilients, conclut Moody's.