(Actualisé avec Trump)

WASHINGTON, 23 janvier (Reuters) - Le bras de fer auquel se livrent Donald Trump et la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi s'est étendu mercredi au traditionnel discours de l'état de l'Union que le président américain doit, en théorie, prononcer le 29 janvier devant le Congrès.

Dans un courrier rendu public dans l'après-midi, Trump annonçait qu'il avait l'intention de se rendre à Capitole Hill afin de prononcer son allocution annuelle devant l'ensemble des parlementaires américains réunis en Congrès.

Donald Trump réfutait ainsi le conseil que lui avait donné Nancy Pelosi la semaine passée de reporter sa venue ou de prononcer son discours depuis un autre lieu que le Congrès.

Il a ensuite déploré l'attitude "honteuse" de Nancy Pelosi et annoncé qu'il organiserait une version "alternative" du discours sur l'état de l'Union.

Pelosi faisait état de problèmes pour assurer la sécurité du président américain en raison du blocage ou du travail sans salaire d'une partie des fonctionnaires de l'administration fédérale dont les agents du département de la Sécurité intérieure (DHS).

Dans sa réponse mercredi, Donald Trump annonçait qu'il entendait honorer l'invitation qui lui avait été adressée le 3 janvier, à l'installation du 116e Congrès des Etats-Unis.

Nancy Pelosi a poursuivi dans son attitude de fermeté à l'égard de l'hôte de la Maison blanche, annonçant plus tard dans la journée que ce dernier ne serait pas autorisé à s'exprimer devant le Congrès tant que se poursuivrait le "shutdown".

Trump refuse de ratifier des crédits de fonctionnement administratif tant que ne seront pas débloqués 5,7 milliards de dollars (5 milliards d'euros) pour financer une clôture métallique sur la frontière Sud des Etats-Unis.

"Je vous écris pour vous informer que la Chambre des représentants n'envisagera pas une résolution commune autorisant l'allocution du président sur l'état de l'Union à la Chambre des représentants avant que le gouvernement soit rouvert", écrit Pelosi.

Pour que le président américain puisse s'exprimer devant le Congrès, il faut que la Chambre des représentants et le Sénat votent une résolution commune l'invitant à se livrer à cet exercice qui n'a rien d'obligatoire.

Pour l'instant, ce texte n'est pas voté.

La tradition du discours sur l'état de l'Union devant le Congrès date de 1913 lorsque le président Woodrow Wilson a repris l'initiative observée par George Washington et John Adams et abandonnée au XIXe siècle.

Depuis Wilson, tous les présidents successifs à l'exception d'Herbert Hoover s'y sont pliés. Seul le discours que Ronald Reagan devait prononcer en 1986 avait été reporté en raison du deuil national observé après l'explosion de la navette spatiale Challenger. (Richard Cowan; Pierre Sérisier pour le service français)