En moins de 10 ans, le prix du traitement des réactions allergiques graves, que Mylan vend par paquet de deux au cas où l'un des stylos ne fonctionnerait pas, a été multiplié par plus de six pour dépasser les 600 dollars, devenant inaccessible pour un nombre croissant de familles.

Le Congrès s'est saisi du dossier et entend établir si Mylan a cherché à se faire encore plus d'argent en obtenant que son produit soit classé parmi les génériques, ce qui limite les rabais qu'il doit consentir dans le cadre des programmes d'assurance santé et notamment de l'aide d'Etat Medicaid. Le rabais pour un générique remboursé par Medicaid est de 13%, contre 23,1% au minimum pour un médicament normal.

Mylan a fait savoir vendredi que son EpiPen perdrait son statut de générique le 1er avril prochain. Fin août, le groupe américain avait déjà annoncé qu'il lancerait un générique deux fois moins cher.

L'annonce de vendredi soir a paradoxalement été accueillie par un bond de 11% du titre Mylan dans les transactions électroniques à Wall Street, à 39,90 dollars, les investisseurs jugeant que le groupe s'en tire à bon compte.

"C'était l'un des risques principaux qui pesaient sur Mylan (...) et maintenant il disparaît", a commenté Ronny Gal, analyste chez Bernstein.

L'action Mylan a perdu 33,5% de sa valeur depuis le début de l'année, à comparer à un repli de seulement 0,2% de l'indice Dow Jones de la santé.

Le groupe, qui comptablisera la charge de 465 millions de dollars dans ses résultats du troisième trimestre, a réduit sa prévision de bénéfice pour 2016 tout en réaffirmant son objectif d'un résultat par action d'au moins 6,00 dollars à l'horizon 2018.

(Deena Beasley à Los Angeles avec Ankit Ajmera et Narottam Medhora à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)