* Perte de 1,1% pour le Dow, de 1,42% pour le S&P, de 1,82% pour le Nasdaq

* High techs et financières sous le feu boursier

* "Late rally" des valeurs de l'énergie (Actualisé avec des précisions, élements de change et obligataires)

par Abhiram Nandakumar et Caroline Valetkevitch

NEW YORk, 8 février (Reuters) - Wall Street a de nouveau passé une mauvaise journée lundi, le contexte macroéconomique ayant affecté entre autres les valeurs bancaires, ce qui avait été également le cas pour leurs homologues européennes, mais un rally en toute fin de séance des valeurs de l'énergie a permis de réduire les pertes.

Leur indice est le seul des 10 grands indices sectoriels du S&P-500 à terminer stable (+0,07%), les neuf autres finissant dans le rouge.

Témoin de la fébrilité des investisseurs, l'indice de volatilité du CBOE, dit encore indice de la peur, a bondi de 10,65%.

L'indice Dow Jones a perdu 177,92 points (1,10%) à 16.027,05 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 26,61 points (1,42%) à 1.853,44 points. Le Nasdaq Composite a laissé 79,39 points (1,82%) à 4.283,75.

L'incertitude quant au calendrier du resserrement monétaire de la Réserve fédérale a elle aussi contribué à donner la migraine au secteur financier, dont l'indice a abandonné 2,64%. Cet indice subit un recul de 14,6% depuis le début de l'année, soit la plus mauvaise performance des 10 principaux secteurs de l'indice S&P.

"L'humeur des investisseurs semble empirer pour ce qui concerne la probabilité d'une récession mondiale. C'est ce que les financières reflètent, je pense, à savoir que leurs marges nettes d'intérêts seront à nouveau comprimées sous l'effet de la chute des rendements obligataires", explique Mark Luschini (Janney Montgomery Scott).

Le rendement de l'emprunt d'Etat US à 10 ans a touché un plus bas d'un an de 1,735% en séance, le marché des Treasuries assumant pleinement actuellement son statut de refuge. Les rendements des papiers à 30 ans et deux ans ont eux touché des plus bas de plusieurs mois.

Facebook, Amazon et d'autres valeurs qui avaient soutenu le marché en 2015 ont poursuivi leur rétrogradage de vendredi. Les gérants de fonds expliquent que les gains démesurés de certaines valeurs de l'internet en 2015 -- 37% pour Facebook, 144% pour Neftlix -- en font des cibles de choix pour des prises de bénéfice.

Amazon, Facebook ou encore Microsoft ont perdu de 1,5% à 4,2%. Apple récupère toutefois 1,05%.

"Ce qui se passe pour les valeurs technologiques et d'autres c'est que leurs valorisations (élevées) sont ramenées au plus près des fondamentaux susceptibles de soutenir leur croissance, pour autant qu'il y en ait une", analyse Ryan Larson (RBC Global Asset Management).

Le marasme pétrolier a fait une nouvelle victime avec Chesapeake Energy. L'action du producteur américain de gaz naturel a perdu le tiers de sa valeur, en raison d'informations relatives à une éventuelle restructuration de sa dette.

Chesapeake, qui avait déjà subi la perte de la moitié de sa valeur avant d'être réservé à la baisse, a dit qu'il ne comptait pas se lancer dans une procédure de faillite.

Le volume a été abondant, de 10,6 milliards de titres échangés environ, au-dessus de la moyenne journalière de 9,4 milliards des 20 dernières séances, selon des données de Thomson Reuters.

On compte 2.484 baisses contre 618 hausses sur le Nyse et 2.029 baisses pour 804 hausses sur le Nasdaq.

Sur le marché des changes, le dollar est tombé à un plus bas de 15 mois face au yen, la monnaie japonaise faisant figure de valeur refuge dans le contexte de chute des cours pétroliers et en raison des doutes sur l'efficacité de la politique de taux d'intérêt négatifs de la Banque du Japon (BoJ), annoncée à la toute fin du mois dernier. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)