Sydney (awp/afp) - La banque australienne ANZ Bank, l'une des quatre "Big Four" épinglées pour leurs mauvaises pratiques, a prévenu mardi que son bénéfice semestriel serait amputé par d'importantes provisions liées au remboursement à ses clients de frais bancaires abusifs, de l'ordre de 559 millions de dollars australiens.

La banque a précisé avoir provisionné à cette fin 1,1 milliard de dollars australiens (676 millions d'euros) pour les exercices 2018 et 2019 et assuré, via sa directrice financière, Michelle Jablko, que plus de 500 personnes étaient à pied d'oeuvre pour rembourser rapidement les clients.

Le coût total pour le secteur pourrait s'élever à 6 milliards de dollars australiens (3,7 milliards d'euros), selon une estimation du cabinet Macquarie Research.

Il y a quelques jours, la National Australia Bank (NAB) a annoncé avoir mis de côté 832 millions de dollars australiens supplémentaires pour rembourser ses clients, ce qui porte le montant total de ses provisions à plus de 2 milliards (1,2 milliard d'euros).

Ces provisions ne représentant toutefois qu'une fraction des bénéfices des "Big Four". Ainsi, la première banque australienne, la Commonwealth Bank of Australia (CBA), a tout de même réussi à dégager un bénéfice annuel de 8,57 milliards AUD (5,1 milliards d'euros) lors de son exercice achevé fin juin, en recul de 8,1% sur un an.

Le secteur financier australien a vu sa réputation ternie par des scandales en série ces dernières années, notamment la publication en février d'une enquête épinglant les mauvaises pratiques du secteur financier du pays.

Des fraudes aux prêts immobiliers et à l'assurance-vie, des conseils contraires à l'intérêt des clients, des frais prélevés à des personnes mortes depuis dix ans ou des enveloppes en liquide en échange de l'octroi de prêts douteux ont été révélés dans ce rapport de la commission d'enquête royale.

afp/ck