Natixis (-2,33% à 4,15 euros) n’échappe pas à la pression s’exerçant sur les autres banques en Bourse en dépit de la cession de l’essentiel de sa participation dans Coface (-1,58% à 11,20 euros), qui devrait lui permettre d’améliorer la rémunération de ses actionnaires. La banque, qui détenait 41,7% de l'assureur-crédit, a cédé 29,5% du capital à l’assureur américain Arch Capital Group au prix de 10,70 euros, soit un montant total d'environ 480 millions d’euros. Natixis conserve une participation résiduelle de 12,2%.

Cette cession était attendue, Coface étant considéré comme un actif non stratégique pour Natixis, en raison des synergies limitées avec ses autres activités, depuis 2009. Elle intervient alors que l'assureur-crédit a présenté aujourd'hui son nouveau plan stratégique.

La réalisation de la transaction est soumise à des conditions usuelles, notamment l'obtention des autorisations réglementaires, ce qui pourrait prendre 6 à 12 mois.

Elle déclenchera, au moment de sa réalisation, la déconsolidation de Coface dans les comptes de Natixis, libérant ainsi environ 35 points de base au niveau du ratio de fonds propres durs (CET1), principalement grâce à la déconsolidation d'environ 3,5 milliards d'euros d'actifs pondérés du risque.

Natixis enregistrera également une dépréciation de goodwill d'environ 100 millions d'euros au premier trimestre 2020, sans impact sur le ratio de fonds propres durs.

La banque a rappelé qu'elle continuerait à distribuer à ses actionnaires l'intégralité du capital excédentaire par rapport à son objectif de ratio CET1, fixé à 11,2%, que ce soit via le dividende ordinaire ou d'autres modalités. Natixis avait terminé l'année avec un ratio légère supérieur à cette cible : 11,3%.

Selon UBS, le produit de cette cession pourrait permettre à Natixis de verser un dividende extraordinaire pouvant atteindre 0,11 euro par action (environ 350 millions d'euros au total, soit 3 % de la capitalisation boursière). Il ajoute que la banque pourrait également choisir de procéder à un rachat d'actions, bien qu'étant donné le faible flottant (environ 30 %), un dividende extraordinaire devrait donc être l'option préférée pour les actionnaires.

Suite à la transaction, Natixis ne sera plus représentée au Conseil d'administration de Coface et la banque n'a pas évoqué de période de lock up pour sa participation résiduelle. Elle pourra donc être cédée à tout moment. Une telle cession pourrait libérer 500 millions d'euros supplémentaires d'actifs pondérés des risques, ou 5 points de base de fonds propres durs, précise UBS.

Valeurs citées dans l'article : Natixis, Coface S.A.