par Matthieu Protard

La banque, filiale à 71,54% du groupe BPCE né fin juillet du rapprochement des Banques populaires et des Caisses d'épargne, a dégagé un bénéfice net de 268 millions d'euros pour le troisième trimestre, un chiffre toutefois inférieur aux attentes du marché.

Le consensus réalisé par la rédaction de Reuters tablait sur un bénéfice net de 488 millions d'euros pour le trimestre clos au 30 septembre après une perte nette de 234 millions d'euros un an plus tôt et une perte de 883 millions au deuxième trimestre 2009 .

"C'est un peu mitigé. Un premier bénéfice après cinq trimestres consécutifs de pertes, c'est bien mais c'est inférieur aux attentes", souligne Valérie Cazaban, présidente de Stratège Finance.

Natixis indique avoir passé dans ses comptes trimestriels une plus-value de 460 millions d'euros grâce à l'opération d'échange de titres hybrides de juillet dernier.

La banque, dont le portefeuille d'actifs financiers toxiques bénéficie depuis fin août de la garantie de sa maison-mère, a aussi enregistré un gain de 66 millions d'euros sur ses actifs à risque dont 17 millions au titre de la garantie.

En revanche, contrairement aux attentes des analystes, Natixis n'a pas constaté de crédit d'impôts au troisième trimestre comme elle l'avait fait au trimestre précédent.

"Nous avons une réserve d'impôts différés non activée. Mais je pense qu'avant de l'activer plus avant, il sera important de montrer que la capacité bénéficiaire du groupe est durable", a déclaré François Pérol, le président de Natixis, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Laurent Mignon, le directeur général, a de son côté fait savoir que la banque devrait être "également profitable" au quatrième trimestre de l'année.

BÉNÉFICE TRIMESTRIEL POUR BPCE

Quatrième et dernière banque française cotée à publier ses résultats du troisième trimestre, Natixis confirme ainsi le retour aux bénéfices de l'ensemble du secteur bancaire français en dépit de provisions pour mauvaises créances toujours élevées en raison de la crise économique.

BNP Paribas a dégagé un bénéfice net de 1,3 milliard d'euros sur le trimestre tandis que la Société générale a fait état d'un résultat net de 426 millions d'euros. Crédit agricole SA a bouclé son trimestre avec un bénéfice net de 289 millions.

Le groupe BPCE a lui-même dégagé un bénéfice net de 447 millions d'euros au troisième trimestre contre une perte nette de 757 millions d'euros sur le premier semestre 2009. Il s'attend aussi à un bénéfice pour le quatrième trimestre.

Ailleurs en Europe, Deutsche Bank, première banque allemande, a publié un bénéfice net de 1,4 milliard d'euros au troisième trimestre tandis que la deuxième banque du pays, Commerzbank affiche une perte de 1,05 milliard d'euros en raison de lourdes provisions pour pertes sur le crédit.

L'espagnole Banco Santander, première banque de la zone euro par la capitalisation boursière, a dégagé un bénéfice net de 2,22 milliards d'euros mais en repli toutefois de 2,8% du fait de la hausse des provisions pour mauvaises créances.

FLAMBÉE DE L'ACTION DEPUIS MARS

Profitant de l'arrivée d'une nouvelle équipe dirigeante en mai et des perspectives nées de la fusion des ses deux anciens principaux actionnaires, les Banques populaires et les Caisses d'épargne, l'action Natixis a fortement augmenté depuis son plus bas du 9 mars dernier (0,80 euro).

Laurent Mignon a pris la direction générale de la banque en mai dernier après l'éviction de Dominique Ferrero tandis que François Pérol, l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée propulsé en mars à la tête des Banques populaires et des Caisses d'épargne, en est le président.

Depuis ce plus bas du 9 mars, le prix de l'action Natixis a été multiplié par plus de cinq et par 3,4 depuis le début de l'année. Mais à 4,26 euros, son cours de clôture de jeudi, le titre reste encore loin des 19,55 euros, son prix lors de l'introduction en Bourse de la banque fin 2006.

Avec la contribution de Sudip Kar-Gupta, édité par Jean-Michel Bélot