La filiale cotée du groupe mutualiste BPCE a réaffirmé à cette occasion qu'elle réservait la priorité de sa stratégie de fusions et d'acquisition (M&A) au métier de gestion d'actifs et de fortune et seulement dans un second temps aux systèmes et services de paiements et au conseil en M&A.

Natixis a ainsi annoncé l'acquisition de la société Massena Partners, spécialisée dans la gestion et le conseil en investissements, pour se renforcer dans la gestion de fortune, et en particulier sur le segment des très grosses fortunes.

La banque n'a pas précisé le montant de la transaction mais indique qu'elle mettra la main sur un portefeuille de 2,3 milliards d'euros d'actifs gérés pour le compte de groupes familiaux français.

Elle a juste dit que l'opération aurait un impact de 5 points de base sur son ratio de solvabilité CET 1.

"Natixis reconfirme ne pas envisager une OPA sur Ingenico", déclare dans un communiqué l'établissement bancaire, qui a confirmé le mois dernier son intérêt pour un mariage de ses activités de paiements avec celles d'Ingenico.

Lors d'une conférence téléphonique avec la presse, interrogé sur la poursuite de discussions avec Ingenico, François Riahi a indiqué ne pas vouloir s'exprimer plus amplement sur le dossier.

RÉFLEXIONS STRATÉGIQUES SUR FIDOR

Pour le troisième trimestre, le bénéfice net de Natixis s'est élevé à 422 millions d'euros. Son produit net bancaire (PNB) est ressorti en hausse de 8% à 2.376 millions d'euros.

Pour la banque, ces résultats sont en ligne avec les objectifs de son plan stratégique. Le groupe a d'ailleurs réaffirmé disposer pour la période 2018-2020 d'une capacité d'investissements de 2,5 milliards d'euros pour des opérations de croissance externe, dont 400 millions déjà investis.

Dans la gestion d'actifs et de fortune, les revenus ont progressé de 7% sur le trimestre. Et ils l'ont été de +9% dans l'assurance.

Dans la banque de financement et d'investissement, le produit net bancaire a reculé de 3%. Malgré une stabilité dans les activités de marché sur les taux et les devises, c'est l'activité de banque d'affaires qui a le plus pâti avec l'atonie du marché des introductions en Bourse en Europe et un faible niveau de fusions et d'acquisitions.

Sa maison-mère, le groupe BPCE, a de son côté indiqué avoir observé un retournement de tendance dans la banque de détail en France avec le retour à la croissance des revenus qui ont progressé de 1,7% sur le trimestre écoulé.

Interrogé sur l'avenir de Fidor, la fintech allemande rachetée il y a deux ans, Laurent Mignon, le président du directoire de BPCE, a indiqué que des réflexions stratégiques, pouvant aller jusqu'à une vente, étaient toujours en cours.

En Bourse, avant la publication des résultats trimestriels, l'action Natixis a clôturé jeudi à 5,37 euros (+1,63%). Le titre a perdu près de 19% de sa valeur depuis le début de l'année.

(Edité par Gwénaëlle Barzic)

par Matthieu Protard

Valeurs citées dans l'article : Ingenico Group, Natixis