Face à l'évolution des goûts des consommateurs, qui ont tendance à se détourner des aliments transformés au profit d'une nourriture jugée plus saine, Mark Schneider, le directeur général de Nestlé, s'efforce de mettre l'accent sur les catégories de produits en croissance et d'améliorer l'efficacité du numéro un mondial de l'agroalimentaire.

La croissance organique de Nestlé a atteint 3,0% sur l'ensemble de 2018 mais elle a passé la vitesse supérieure en fin d'année pour atteindre 3,7% au dernier trimestre, a annoncé jeudi le fabricant des tablettes Kitkat et du café Nespresso.

Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une croissance de 3,5% au dernier trimestre.

Parmi les concurrents de Nestlé, Unilever a pour sa part fait état le mois dernier d'une croissance organique de 2,9% au quatrième trimestre.

Le bénéfice net annuel du groupe suisse a bondi de 42% à 10,1 milliards de francs (8,88 milliards d'euros), notamment en raison d'éléments exceptionnels tels que la cession de ses activités de confiserie aux Etats-Unis [nL8N1PB63P], alors que le consensus était de 11,5 milliards de francs selon une enquête Reuters.

PAS DE COMMENTAIRE SUR LA PARTICIPATION DANS L'ORÉAL

"Nous sommes satisfaits des progrès que nous avons réalisés en 2018. Tous les indicateurs de performance financière se sont considérablement améliorés et nous avons vu un regain de croissance dans nos deux plus grands marchés, les Etats-Unis et la Chine, ainsi que dans notre activité de nutrition infantile", s'est félicité Mark Schneider, cité dans un communiqué.

Le titre prenait plus de 2% dans les premiers échanges à la Bourse de Zurich pour atteindre un record au-dessus de 88,50 francs.

Nestlé a aussi annoncé qu'il réfléchissait à ses options stratégiques pour les charcuteries Herta et les produits à base de viande, sans exclure de conserver les pâtes et les produits végétariens de la marque.

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, Nestlé cherche à se concentrer sur le café, les produits pour animaux de compagnie, la nutrition infantile et l'eau embouteillée.

Le groupe a cédé ses activités les moins performantes et recherche actuellement un acquéreur pour sa division soin de la peau. Il s'attend à ce que sa revue de portefeuille soit achevée d'ici le second semestre.

Mark Schneider a refusé jeudi de s'exprimer sur la participation dans L'Oréal.

Le géant suisse, qui détient 23,2% du capital de L'Oréal, est sous la pression du fonds activiste Third Point qui lui réclame des cessions d'actifs non stratégiques, comme sa part dans le groupe français.

Nestlé souhaite renouer avec une croissance des ventes de l'ordre de 5% et vise une marge d'exploitation ajustée de 17,5-18,5% d'ici 2020.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Silke Koltrowitz