Zurich (awp) - L'action Nestlé était dans le vert jeudi matin, faisant fi des indications avant-Bourse qui lui prédisaient de figurer en queue de peloton à la Bourse suisse. La multinationale veveysane a publié une performance sur neuf mois inférieure aux attentes du marché. Si la croissance a une nouvelle fois été au rendez-vous, elle est demeurée inférieure aux projections du consensus tant sur le plan organique qu'en matière de volumes.

A 11h05 la nominative Nestlé s'enrobait de 0,3% à 79,30 francs suisses, alors que le SMI des valeurs vedettes progressait de 0,58%. Près de 1,6 millions de titres avaient changé de main, soit un peu plus du tiers de la moyenne journalière.

Dans son commentaire, Andrew Wood, de la banque Bernstein, évoque des chiffres solides, même si l'accélération de la croissance organique au 3e trimestre est restée légèrement en deçà des attentes.

L'analyste déplore le départ à la fin de l'année de l'ex-directrice financière (CFO) du groupe et actuelle cheffe de la région Asie, Océanie et Afrique subsaharienne (AOA), Wan Ling Martello, et rappelle que son successeur Chris Johnson a connu beaucoup moins de succès à la tête de la zone Amériques.

La copie rendue par le groupe est en ligne avec les prévisions et les trimestres précédents, estime Andreas von Arx, de Baader Helvea. L'expert pointe du doigt le ralentissement de la croisance dans les boissons en poudre et liquides au 3e trimestre, et ce malgré la performance stable de Nespresso.

Nestlé est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs 2018, même si la croissance interne réelle (RIG) s'est avérée décevante au troisième trimestre, estime Jean-Philippe Bertschy, de la banque Vontobel. Lui aussi regrette le départ de Wan Ling Martello et se dit surpris par le choix de sa succession.

Le courtier genevois et la banque privée zurichoise maintiennnent leur recommandation d'achat (buy) pour le titre.

Leur confrère Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), conseille pour sa part de s'en défaire (sous-pondérer). Selon lui, la qualité de la croissance organique est décevante, au vu du ralentissement de celle des volumes. Il n'entend cependant pas dans l'immédiat revoir ses estimations, celles-ci ayant déjà été rabotées avant la publication des chiffres.

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