Zurich (awp) - Daniel Loeb, directeur du fonds spéculatif Third Point, a pris une participation de 3,5 mrd USD dans Nestlé. L'investisseur américain demande une série de mesures au géant de l'alimentaire pour générer plus de valeur pour ses actionnaires, selon une lettre aux investisseurs publiée dimanche. Il exige notamment la vente de sa participation de 23% dans le groupe français de cosmétiques L'Oréal.

La participation dans L'Oréal a une valeur d'environ 25 mrd USD, ce qui correspond à environ 10% de la capitalisation boursière de Nestlé actuellement. Le fonds considère néanmoins que cette participation n'est pas stratégique et le moment est opportun de la revendre.

L'investisseur, qui possède environ 40 mio de titres et d'options dans Nestlé, estime que le titre a sous-performé par rapport à ses principaux concurrents américains et européens en matière de rendement pour les actionnaires et ce sur une base de trois ans, cinq ans et dix ans. Il reproche également l'absence de croissance du bénéfice par action sur les cinq dernières années.

Néanmoins, le fonds spéculatif identifie des possibilités de progrès et de changements, ainsi qu'un potentiel pour améliorer les marges. Il souhaite encourager la direction à entreprendre les changements nécessaires. La marge Ebit de 15,3% serait en effet dans la fourchette basse par rapport à ses pairs.

Selon la lettre, la société serait en capacité d'améliorer ses marges à hauteur de 400 points de base sur les prochaines années, raison pour laquelle Third Point exige une cible de marge entre 18 à 20% d'ici 2020.

FAIBLE ENDETTEMENT

En matière de rendement du capital, Third Point note que le très faible endettement de Nestlé est remarquable (moins de 1,0 fois l'Ebitda), mais n'est pas nécessaire pour dans un domaine d'activités non-cycliques. La société devrait cibler une dette nette d'au moins 2,0 fois l'Ebitda pour mieux optimiser les coûts du capital et cela lui donnerait également la possibilité d'effectuer des programme de rachats d'actions.

Third point exige également de la société veveysane un examen approfondi du portefeuille et de prendre en compte la possibilité d'acquisitions dans certains segments.

Dans une note, UBS a estimé que la nouvelle met sous pression le nouveau directeur général (CEO) Mark Schneider pour accélérer les mesures de création de valeur. L'établissement estime que le titre reste néanmoins sous-évalué et le recommande à l'achat.

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