Nexans n'arrive décidément pas à convaincre du bien-fondé de son plan stratégie 2018-2022 dévoilé hier. Après avoir déjà perdu 4,12% dans la foulée de sa journée investisseurs, le titre du fabricant de câbles chute encore de plus de 7% aujourd'hui. La raison : Barclays a abaissé sa recommandation sur Nexans de Surpondérer à Pondérer en ligne, jugeant sévèrement les annonces faites hier et notamment les investissements importants que le groupe prévoit de réaliser.

"Alors que les 440 millions d'euros d'investissements supplémentaires prévus par Nexans sur les trois prochaines années devraient soutenir sa croissance, nous pensons qu'ils n'adressent pas son principal problème : les surcapacités sur le marché des cables à basse et moyenne tension", lâche Barclays.

Surtout, l'analyste ne s'attend pas au moindre impact positif de ces mesures sur la rentabilité ajustée de Nexans jusqu'en 2020 alors que la croissance va, elle, mettre plusieurs années à accélérer grâce à ces investissements. Nexans prévoit en moyenne 5% de croissance par an sur la durée du plan mais en deux phases : +3% en 2018-2019 puis +6%. "Si le plan contient beaucoup de mesures raisonnables, les progrès financiers seront concentrés en fin de programme", déplore Barclays.

Et l'impatience est d'autant plus forte que, pendant ce temps-là, Nexans risque de voir son concurrent Prysmian grossir en intégrant General Cable et les pressions sur les prix, déjà fortes, s'amplifier. "Nous aurions préféré une décision plus structurelle pour augmenter les taux d'utilisation des actifs les moins performants de Nexans", pointe Barclays.

"Acheter l'objectif d'un Ebitda à 600 millions d'euros en 2022 demande du courage selon nous. 2022 est loin et une année moins performante peut facilement se traduire par un trimestre de retard dans la croissance des résultats", note enfin Barclays.