Nexans démarre très mal sa séquence 2018-2022 sur laquelle porte le plan "Pace for growth" dévoilé en décembre. Le groupe avait déjà peiné à convaincre du bien-fondé de sa stratégie et l'annonce d'une baisse de 4,6% de son activité au premier trimestre, à 1,028 milliard d'euros, ne devrait pas améliorer la perception du marché. Dans le cadre du plan "Pace for growth", Nexans prévoit une première partie de programme (2018-2019) en croissance organique annuelle de 3%. Le titre Nexans chute d'ailleurs de 8,45% à 40,64 euros, au plus bas depuis fin juillet 2016.

Au premier trimestre, Nexans a surtout subi une chute de 30,5% de son chiffre d'affaires en Haute tension & Projets, à 137 millions d'euros. Cette division se décompose en deux sous-segments : la haute tension terrestre qui a chuté de 22,4% et la haute tension sous-marine en décroissance de 33,4% au premier trimestre.

Sur le marché terrestre, Nexans a d'abord affronté une base de comparaison défavorable puisque cette activité sort de deux années de forte croissance. Ensuite, le phasage des prises de commandes, faible au premier trimestre, ne laisse augurer d'aucune amélioration pour la suite de l'exercice. "Par contre, le nombre significatif d'appels d'offres de projets Haute Tension dans les neufs prochains mois sera favorable pour les années de production et livraison 2019 et 2020", tente de rassurer Nexans.

Dans l'activité de haute tension sous-marine, le fabricant français de câbles évoque l'impact négatif du changement de méthode comptable suite à l'entrée en vigueur au 1er janvier 2018 de la norme IFRS 15. Cette dernière exige la reconnaissance des revenus et marges proportionnellement à l'accumulation des coûts.

Suite à cette publication, Oddo BHF a maintenu sa prévision d'une croissance organique limitée à 3% pour 2018 à 4,71 milliards d'euros de chiffre d'affaires, en ligne avec le plan stratégique. Le consensus est à 4,65 milliards. Toutefois, l'analyste reconnait que cet objectif est ambitieux au regard du premier trimestre.

Pour sa part, Kepler Cheuvreux décèle un élément à mettre au crédit de Nexans : sa valorisation. Il la juge attractive et estime que toute baisse du cours offrirait un bon point d'entrée pour se renforcer.