Nexans dévisse de 17,07% à 30,22 euros, au plus bas depuis février 2016. Il emporte dans son sillage le n°1 mondial de son secteur, l'italien Prysmian, qui perd 1,71% à 24,74 euros. Les investisseurs sanctionnent l'avertissement lancé par Nexans ce matin sur ses résultats annuels. Le groupe français prévoit pour cette année un chiffre d'affaires stable en organique et un Ebitda en repli d'environ 15%, à 350 millions d'euros. Le consensus est à 403 millions d'euros et a donc toutes les chances d'être révisé à la baisse.

Selon une source de marché, Oddo BHF a déjà franchi le pas, réduisant de 10% son estimation d'Ebitda 2018, sur la base d'un chiffre d'affaires en recul organique de 1%.

Nexans s'attend à signer un premier semestre particulièrement compliqué puisque son Ebitda est attendu en baisse de près de 30% sur la période. Il sortirait à 150 millions d'euros à fin juin, sur la base d'un chiffre d'affaires en "légère contraction". "L'Ebitda du groupe au 30 juin devrait marquer un point bas compte tenu de la baisse des volumes d'activité dans le domaine des projets de haute tension et des effets de l'application de la norme IFRS15 annoncés précédemment ainsi que de l'impact négatif de l'inflation des matières premières", explique le groupe français.

Nexans confirme le très mauvais démarrage du plan "Pace for growth"

Outre l'application de la norme comptable IFRS 15, l'avertissement de ce matin repose en grande partie sur des éléments qui avaient déjà été évoqués par Nexans pour expliquer la baisse de son activité au premier trimestre. Ils concernent principalement son segment Haute tension, qui a représenté en 2017 15% de son chiffre d'affaires mais s'est surtout imposé comme le moteur de sa croissance organique (+30%).

Le groupe français a donc confirmé que le phasage des prises de commandes en haute tension terrestre était défavorable après un exercice 2017 favorablement impacté par l'exécution de terminaisons sous-marines. De plus, Nexans fait face au report de projets initialement prévus pour 2018 et au décalage de certains contrats déjà en carnet.

Le seul élément nouveau concerne une pression supplémentaire d'"une dizaine de millions d'euros" liée à l'issue défavorable d'un contentieux au tribunal.

Avec cet avertissement, Nexans confirme la très mauvaise entame de son plan stratégique "Pace for growth" qui couvre la période 2018-2022. Le groupe français prévoit une première partie de programme (2018-2019) en croissance organique annuelle de 3%. 

Valeurs citées dans l'article : Nexans, Prysmian