Grosse, grosse déception sur le début d’exercice de Nexans. Le câblier affiche, de loin, la pire performance du SBF120 dès l’ouverture avec un plongeon de plus de 10%, pour un plus bas à 38,15 euros. Le titre avait clôturé à 44,39 euros mercredi soir. La douche froide provient de la décroissance organique marquée de l’activité au premier trimestre : -4,6%. Une déconvenue qui s’explique essentiellement par le segment « haute tension », dont les revenus ont largement fléchi à cause d’un phasage défavorable et de l’application de la norme IFRS15. Dans la haute tension, le management anticipe un retournement rapide. La tendance « devrait s'inverser au cours des prochains trimestres pour les projets sous-marins », estime le directeur général Arnaud Poupart-Lafarge. Pour tenter de rassurer les marchés, il a réitéré les objectifs du plan de moyen terme, en train d’être déployé.

Peu convaincant

Malheureusement, c’est une nouvelle occasion manquée par le groupe de rassurer les marchés. Depuis sa période de difficultés financières, l’entreprise tente de rebâtir sa crédibilité. Cela lui a permis de redresser la tête entre fin 2014 et fin 2017, trois ans qui ont permis au titre de passer de la zone des 20/25 euros à plus de 50 euros. Mais depuis quelques semaines, la performance s’est à nouveau inversée et le titre a entamé une longue glissade, que l’actualité du jour ne fait qu’accentuer. Dans un commentaire paru ce matin en amont de la conférence de présentation des chiffres, Oddo BHF se disait conforté dans son approche prudente du dossier, illustrée par une recommandation neutre. Le dossier n’est pas particulièrement bon marché, avec un ratio EV/Ebit de 9,7 fois, proche des références historiques (10 fois). Pour ne rien arranger, « le plan stratégique a peu convaincu et le changement de gouvernance apporte un facteur d’incertitude à court terme », note le bureau d’études français.

Sur 10 ans, c’est-à-dire à peu près depuis la sortie de la crise financière, le parcours boursier de Nexans est particulièrement décevant, comme le montre le graphique ci-dessous. Surtout lorsqu’on le compare à son rival européen le plus proche, l’italien Prysmian, qui a tout réussi ces dernières années, jusqu’au rachat de l’américain General Cable. La société milanaise pèse désormais trois fois plus lourd que le Français, qui le dominait encore largement il y a quelques années.
 


Italie 1 - France 0