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(Easybourse.com) Comment expliquez vous l'arrêt de votre partenariat avec Pfizer concernant le PF-03187207, traitement qui vise à réduire la pression intraoculaire diurne chez des patients atteints de glaucome, et devant à terme remplacer le Xalatan de Pfizer qui tombera dans le domaine public en 2011 ?
La poursuite du développement de la part de Pfizer du PF-03187207, tout comme pour l'ensemble de nos autres produits dans lesquels Pfizer est impliqué, était soumise à la condition d'atteindre les objectifs cliniques qu'ils avaient fixés.

Sur la base des derniers résultats obtenus, Pfizer a décidé que le produit, en dépit d'une certaine valeur scientifique et commerciale, ne présentait pas toutes les caractéristiques qu'ils attendaient.

L'efficacité du PF'207, mesurée en termes de réduction de la pression intraoculaire, s'est avérée supérieure au Xalatan, mais n'a pas atteint le niveau très élevé d'amélioration que Pfizer avait fixé pour suivre son objectif interne.
Pour des raisons de confidentialité, nous n'avons pas mentionné les détails de ce qui était souhaité par Pfizer.

Vous avez décidé néanmoins de discuter d'une solution pour permettre la poursuite du développement et la commercialisation du produit ?
Absolument.
Pfizer nous a demandé, avant de rechercher eux-mêmes tout autre partenaire, si nous étions intéressés pour reprendre les droits de développement de ce produit.
Nous avons bien entendu répondu par la positive et nous avons commencé les négociations pour parvenir à un accord de cession de ces droits.

Existe-t-il une deadline pour cet accord ?
Non, mais nous nous efforcerons de finaliser les discussions le plus rapidement possible.
 
De quelle manière envisagez-vous l'exploitation des droits du produit ?
Nous devons dans un premier temps poursuivre et terminer le processus de développement. Nous n'avons pas encore les données suffisantes aujourd'hui pour décider si nous complèterons seul ce développement ou si nous préfèrerons le poursuivre avec un autre partenaire.

Avez-vous un calendrier pour la fin du processus de développement ?
Nous devrions tout d'abord faire entrer le produit en phase 3 des tests cliniques. Nous n'avons pas de plan définitif sur ce point pour le moment.

De quelle manière appréhendez-vous la réaction du marché ?
Les analystes et les investisseurs avec lesquels nous avons été en discussions et qui suivent la valeur de près n'étaient pas tellement surpris par l'annonce.
Nous avions au mois de mai évoqué la possibilité d'un tel scénario.

Quels seraient les critères déterminants pour le choix du partenaire ?
Le développement ainsi que le potentiel de vente du PF-03187207 sont beaucoup plus réduits que celui du naproxcinod, mais ce produit est quand même très intéressant car la rentabilité d'un produit ophtalmologique est très élevée du fait de la possibilité d'avoir une force de vente limitée pour le commercialiser.

Quels sont les produits actuellement sur le marché concurrents de Xalatan, et qui tout comme ce dernier sont sur le point de voir leur brevet tomber dans le domaine public ?
Le Xalatan est le chef de file du marché.  Il y a ensuite le Lumigan d'Allergan et le Travatan d'Alcon.

Le 13 août, Goldman Sachs suggérait de prendre une position vendeuse sur le titre NicOx, considérant que les perspectives commerciales du naproxcinod, son composé en cours de phase 3 de développement clinique, ne seraient que de l'ordre de 530 millions de dollars (358,6 millions d'euros) par an au pic de ses ventes. Qu'en pensez-vous?
Nous respectons le fait que les analystes de Goldman Sachs aient le droit de publier leur recherche indépendante.

Mais nous gardons notre opinion, qui est différente car nous demeurons convaincus que si les données des prochaines études de phase 3 confirment le profil du naproxcinod suggéré par les études précédentes, le potentiel commercial et économique pourrait être beaucoup plus élevé.

Nous avons été confortés par plusieurs leaders d'opinion clés et par les sociétés pharmaceutiques avec lesquelles nous discutons, ainsi que par les multiples enquêtes de marché qui ont été réalisées aux Etats-Unis et en Europe.

Ceci étant, même dans le scénario que nous considérons comme le plus mauvais, c'est-à-dire si les ventes du naproxcinod atteignent seulement les 530 millions de dollars cités par Goldman Sachs, la capitalisation de la société devrait être bien plus élevée qu'elle ne l'est aujourd'hui.

L'étude du broker l'a conduit à valoriser la société à 3 euros par action à l'horizon d'un an ?
Pour nous, c'est une sous-valorisation, même si on prend en compte les prévisions très prudentes de Goldman Sachs.

En effet, quand on considère les sociétés qui ont mis sur le marché un produit avec 530 millions de dollars de vente, on se rend facilement compte que leur valeur est au minimum de 2 à 3 fois leurs ventes annuelles.

Un dernier mot pour vos actionnaires ?
Travailler dans le secteur des biotechnologies suppose d'être préparé à des situations d'incertitudes et d'échecs partiels. L'essentiel est de savoir maîtriser les risques, comme nous l'avons fait jusqu'à présent, et d'avoir de temps en temps des succès importants.

Si les résultats du PF-03187207 avaient été complètement négatifs, Pfizer n'aurait pas poursuivi le programme de recherche sur la rétinopathie diabétique. Cela démontre leur confiance dans notre technologie.

Nous avons montré notre aptitude à toujours maîtriser notre trésorerie, et à ne pas nous retrouver en position de faiblesse.

Propos recueillis par Imen Hazgui 

- 27 Aout 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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