"Nous devrions créer une alliance japonaise" sur les écrans organiques à diodes électroluminescentes (Oled), a dit à la presse Tai Jeng-wu au Tokyo Stock Exchange (TSE) à la suite de la réintégration de l'action Sharp dans la première section de la Bourse de Tokyo après une année d'absence.

Les écrans Oled, plus fins, plus flexibles, plus colorés et plus contrastés, commencent à prendre le pas sur les écrans LCD. Apple a équipé l'iPhone X d'une telle technologie.

Sharp et Japan Display, les deux fournisseurs d'Apple en écrans LCD, ne prévoient de lancer la production de dalles Oled que l'année prochaine ou la suivante. Le sud-coréen Samsung Electronics de son côté fournit déjà des écrans Oled aux fabricants de smartphones tandis que LG Display le propose aux fabricants de téléviseurs.

"Voulons-nous ou pas la technologie (Oled) au Japon? J'aimerais discuter du sujet avec le ministère de l'Industrie et l'INCJ (Innovation Network Corp of Japan)", a-t-il déclaré.

Le fonds public japonais INCJ détient 36% de Japan Display, né de la fusion des filiales écrans déficitaires de Sony, Hitachi et Toshiba.

Tai Jeng-wu va également prendre contact avec le gouvernement en vue d'un éventuel investissement dans JOLED, une filiale de Japan Display qui a vendu son premier lot d'écrans Oled à Sony mardi.

JOLED, qui revendique un procédé de fabrication à faible coût pour les écrans Oled, cherche à lever 100 milliards de yens (753 millions d'euros) auprès de professionnels du secteur afin d'accroître sa capacité de production.

Japan Display et INCJ se sont abstenus de tout commentaire et JOLED n'a pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.

Tai Jeng-wu, ancien vice-président de Hon Hai Precision Industry (aussi connu sous le nom de Foxconn), a pris l'an dernier les rênes de Sharp, affecté par la guerre des prix et la baisse des ventes des écrans LCD, à la suite de l'acquisition du groupe japonais par le géant taïwanais de l'électronique.

Tai Jeng-wu avait promis de se retirer dès que Sharp aurait dégagé un bénéfice net et que l'action du groupe serait revenue dans la première section du TSE.

Sharp prévoit un résultat net de 69 milliards de yens sur l'exercice fiscal clos le 31 mars prochain, ce qui serait son premier bénéfice annuel en quatre ans après la réduction des coûts opérée par Foxconn.

L'action Sharp, retirée en août 2016 de la première section du TSE en raison d'un actif net négatif, est revenue dans la catégorie reine de la Bourse de Tokyo ce jeudi. Le titre a fini en baisse de 2,06% à 3805 yens, sous-performant l'indice Nikkei en hausse de 1,45%.

Interrogé sur son avenir, Tai Jeng-wu a dit souhaiter que le conseil d'administration de Sharp choisisse l'an prochain un co-directeur général à qui il pourrait transférer certaines de ses responsabilités.

(Makiko Yamazaki; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)