TOKYO, 6 avril (Reuters) - Le gouvernement japonais envisage de déclarer l'état d'urgence pour une durée de six mois du fait de l'épidémie de coronavirus, rapporte lundi la chaîne de télévision TBS.

La mesure concernera Tokyo et trois préfectures voisines de la capitale, de même qu'Osaka, ajoute la chaîne. Durant cette période, ces préfectures auraient la latitude de décider de la durée d'application de leurs propres mesures, ajoute la chaîne.

La proclamation de l'état d'urgence pourrait intervenir dès mardi, indique TBS.

D'après le quotidien d'affaires Nikkei, le conseil consultatif sur l'épidémie, mis en place par le gouvernement, est réuni depuis 05h00 GMT pour une réunion préparatoire à la proclamation de l'état d'urgence par le Premier ministre, Shinzo Abe.

Le gouvernement japonais est soumis à une pression croissante pour prendre cette initiative face à la progression de la pandémie. D'après les dernières données officielles, plus de 4.500 cas confirmés de contamination au coronavirus ont été enregistrés au Japon, dont 104 mortels.

Une réforme de la loi adoptée le mois dernier dans le cadre de la réponse des autorités à l'épidémie de SARS-CoV-2 autorise le Premier ministre à proclamer un état d'urgence si la maladie constitue un "danger grave" et si sa propagation risque d'avoir un impact fort sur l'économie.

La proclamation de l'état d'urgence autoriserait les gouverneurs à appeler la population à rester chez elle et les entreprises à fermer mais pas à ordonner formellement un confinement général sur le modèle des dispositifs existants en Italie, en Espagne ou bien encore en France.

Il ne devrait ainsi pas y avoir de sanctions financières en cas de non-respect des consignes de confinement, mais le dispositif japonais s'appuierait sur la pression sociale et le respect de l'autorité, deux traits de la culture traditionnelle de l'archipel.

Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a déclaré lundi que la décision n'avait pas encore été prise. (Linda Sieg et Chang-Ran Kim version française Henri-Pierre André)