Le succès croissant de cette console hybride - à la fois portable et de salon - a permis au concepteur et éditeur de jeux vidéo japonais de quasiment doubler le cours de son action depuis son lancement en mars. Les ventes de la Switch ont largement dépassé les estimations initiales et celles de la console qui l'a précédée, la Wii U.

Le titre Nintendo a fini en hausse de 2,04% à 47.970 yens à la Bourse de Tokyo, proche de son sommet de neuf ans inscrit le 23 janvier.

Nintendo a enregistré un bénéfice d'exploitation de 116,50 milliards de yens (861 millions d'euros) au troisième trimestre, un montant presque quatre fois supérieur aux 32,26 milliards de yens d'il y a un an. C'est le solde le plus élevé de la période octobre-décembre depuis 2009. Le consensus des six analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S était d'environ 67 milliards de yens.

Le groupe de Kyoto a également relevé sa prévision de bénéfice pour l'exercice annuel s'achevant le 31 mars à 160 milliards de yens, contre 120 milliards de yens auparavant et un consensus de 144 milliards de yens.

"Les ventes de la Switch durant la période des fêtes ont été plus fortes que prévu au Japon, aux Etats-Unis et en Europe", a déclaré le président Tatsumi Kimishima, lors d'un point de presse suivant les résultats.

Nintendo a écoulé 7,2 millions de consoles Switch dans les trois mois à fin décembre et a relevé sa prévision de vente annuelle à 15 millions d'unités contre 14 millions auparavant.

Cela dépasse déjà les ventes totales de 13,56 millions de la Wii U, qui est restée sur le marché pendant environ cinq ans et Nintendo s'attend à ce que les ventes de la Switch atteignent au moins 20 millions d'unités sur l'exercice fiscal s'ouvrant le 1er avril prochain.

DIVERSIFICATION

Nintendo, qui a débuté au 19e siècle dans la fabrication de cartes à jouer, cherche par ailleurs à diversifier ses sources de revenus en investissant dans de nouveaux segments comme les jeux sur smartphone et les parcs de loisirs où il peut miser sur ses personnages emblématiques.

Mais son incursion dans les smartphones a pour le moment produit des résultats mitigés. La société a publié quatre titres pour smartphones au cours des deux dernières années mais a récemment décidé d'abandonner le tout premier, une application de réseau social baptisée Miitomo, en raison de la faiblesse de la demande.

Pokémon GO a en revanche rencontré un succès phénoménal mais les retombées financières pour Nintendo sont réduites car c'est son affilié Pokémon Company qui est détenteur des droits du jeu de réalité augmentée. En outre, le titre a été développé par Niantic, un concepteur du jeu scindé de Google.

Autre tentative de diversification, Nintendo a annoncé ce mois-ci qu'il lancerait en avril "Labo", une gamme d'accessoires pour la Switch sur le modèle des LEGO permettant aux enfants de construire des jouets en carton.

La plupart des analystes ne voient pas d'impact majeur sur le bénéfice avec ces accessoires, qui vont de la canne à pêche, à un clavier de piano en passant par un costume de robot, mais beaucoup soulignent leur potentiel pour attirer un public plus jeune sur la Switch.

"C'est exactement le genre d'idée folle qui ont fait la réputation de Nintendo et dont nous pensons qu'elle permettra d'élargir l'audience de la société", écrivent les analystes de Macquarie. Cela va "attirer un public plus jeune que Nintendo ignore depuis un certain temps."

(Makiko Yamazaki; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Makiko Yamazaki