Le succès croissant de cette console hybride - à la fois portable et de salon - a soutenu les ventes de jeux du groupe japonais et encouragé des éditeurs tiers à développer des jeux qui lui sont dédiés. Ce cycle devrait permettre d'accroître encore les ventes de consoles.

Le concepteur et éditeur de jeux vidéo basé à Kyoto a également annoncé la nomination de Shuntaro Furukawa, le directeur du marketing, au poste de président en remplacement de Tatsumi Kimishima. Furukawa, 46 ans, prendra ses fonctions après l'assemblée générale des actionnaires prévue en juin.

"Ma première priorité est de conserver et d'accroître la dynamique de la Switch", a-t-il déclaré, lors d'un point sur les résultats du groupe.

Tatsumi Kimishima, ex-banquier qui avait succédé au charismatique Satoru Iwata brutalement décédé en 2015, a déclaré avoir décidé de démissionner, estimant avoir "rempli presque totalement ses engagements" pour relancer le groupe.

Nintendo anticipe un bénéfice d'exploitation de 225 milliards de yens (1,7 milliards d'euros) contre 177,56 milliards de yens sur l'exercice précédent. S'il y parvient, ce sera le bénéfice d'exploitation le plus élevé depuis l'exercice clos en mars 2010.

Cette prévision est toutefois inférieure au consensus de 308,72 milliards de yens de 21 analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S.

Nintendo a réitéré son objectif de vendre 20 millions de consoles Switch au cours de l'exercice qui a débuté le 1er avril, ayant écoulé 15 millions de Switch sur son dernier exercice fiscal.

ÉLARGIR LA CLIENTÈLE

Ces solides ventes ont alimenté l'espoir de voir la Switch connaître le même succès que la première console Wii, qui a permis à l'action de doubler pratiquement son cours depuis mars 2017.

La Wii, qui avait été lancée fin 2006, s'est écoulée à plus de 100 millions d'exemplaires, permettant un bénéfice annuel record de 555 milliards de yens sur l'exercice clos au 31 mars 2009.

La WiiU, qui lui a succédé, n'a pas connu le même engouement, les développeurs n'étant pas parvenus à développer des jeux en nombre suffisant en raison de sa complexité.

"Les éditeurs de jeux tiers se sont montrés très prudents dans le développement de titres pour la Switch parce qu'ils pensaient qu'elle ne se vendrait pas bien", explique Hirokazu Hamamura, directeur du magazine de jeux Gzbrain. "Ils projettent désormais de sortir toute une nouvelle série de titres, ce qui dopera les ventes de la Switch."

Nintendo, qui ne veut pas que l'histoire se répète, cherche à élargir sa clientèle. Il a ainsi lancé ce mois-ci "Labo", un jeu vidéo inspiré par les Lego et destiné aux plus jeunes.

Takeshi Koyama, analyste chez Mizuho Securities écrit dans une note à ses clients que Labo renforce "le potentiel de pénétration de la Switch". Il séduit les familles généralement réticentes à acheter à leurs enfants des jeux pour console, estime-t-il.

(Makiko Yamazaki et Yoshiyasu Shida; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Makiko Yamazaki et Yoshiyasu Shida