(Actualisé avec précisions)

par Gilles Guillaume

PARIS, 7 février (Reuters) - Renault a annoncé vendredi la suspension de la production de son usine coréenne de Busan pendant quatre jours en février en raison de l'exposition du site aux problèmes de livraison de composants chinois liés à l'épidémie de coronavirus.

"En raison de la proximité géographique, l'usine de Busan est le site le plus exposé aux ruptures d'approvisionnement de Chine", a expliqué une porte-parole à Reuters.

Renault emboîte ainsi le pas au constructeur automobile sud-coréen Hyundai, qui a annoncé mardi l'arrêt de la plupart de ses usines coréennes à compter de ce vendredi.

La production de l'usine Renault Samsung Motors, plus grosse usine du constructeur français en Asie, sera suspendue quant à elle à compter du 11 février et ne reprendra que le 17.

Outre la marque RSM, le site produit également des SUV Nissan Rogue pour le marché nord-américain. La porte-parole de Renault a précisé que le groupe au losange et son partenaire japonais de l'alliance travaillaient "en étroite collaboration" sur cette crise.

Hormis la Corée, les autres grands centres de production de véhicules des constructeurs hors de Chine n'ont pas été affectés à ce jour par l'arrêt des usines chinoises de mécanique, électronique et autres composants.

Seul Mike Manley, directeur général de Fiat Chrysler , a prévenu que le groupe italo-américain pourrait être contraint de suspendre la production d'une usine d'assemblage européenne si l'approvisionnement de pièces en provenance de Chine ne reprenait pas d'ici deux à quatre semaines, sans préciser le site en question.

PSA a fait état lui aussi de "tensions logistiques" avec la Chine, mais indiqué ne pas s'attendre à très court terme "à des impacts sur les usines de montage de PSA dans le monde."

Quant aux équipementiers comme Michelin, un porte-parole a déclaré qu'il n'y avait "aucun problème d'approvisionnement en matières premières pour la production pour le marché chinois comme pour l'export."

La Fiev, principale fédération française de sous-traitants de l'automobile, a estimé cette semaine que la perte d'activité pourrait être rattrapée si elle ne durait pas plus d'une dizaine de jours, mais que l'impact se ferait sentir si la crise venait à durer un mois au moins.

"Pour nos membres, l'urgence est de recommencer à travailler et de préparer la réouverture si celle-ci est possible", a dit à Reuters Charles Aronica, directeur général de la Fédération des Industries des équipements pour véhicules.

"Mais la grande difficulté est de trouver des équipements de protection, masques et désinfectants, pour les salariés, sachant qu'aujourd'hui tout ce qui était encore disponible a été réquisitionné pour les structures médicales." (Edité par Jean-Michel Bélot)