TOKYO (Agefi-Dow Jones)--Carlos Ghosn a accumulé plus de 80 millions de dollars de reconnaissances de dette de la part de Nissan, sur une période de neuf ans, sans arrêter la manière dont ces rémunérations différées lui seraient versées, selon l'enquête interne du constructeur automobile japonais et des sources proches du dossier.

Le dirigeant aurait ainsi détourné l'attention portée sur son salaire, en reportant le versement de ces sommes à plus tard, lorsqu'il aurait quitté ses fonctions exécutives. Cette manoeuvre est jugée légale par ses défenseurs mais les enquêteurs estiment qu'elle pourrait enfreindre la législation japonaise.

Outre ces salaires différés, Carlos Ghosn a également bénéficié de versements de la part de Nissan pour ses résidences personnelles, à hauteur de 18 millions de dollars, a précisé une source proche de l'enquête.

Le dirigeant est actuellement incarcéré à Tokyo. Il est soupçonné d'avoir sous-estimé son salaire dans les déclarations réglementaires de Nissan aux autorités boursières.

Carlos Ghosn, qui n'a fait l'objet d'aucune inculpation jusqu'ici, n'a pu être joint pour un commentaire. Les services de son avocat japonais, Motonari Otsuru, n'ont pas souhaité commenter ces informations. Selon la chaîne japonaise NHK, Carlos Ghosn a démenti toute malversation.

-Sean Mc Lain, Phred Dvorak, The Wall Street Journal (Version française François Schott) ed: ECH

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