PARIS, 6 juin (Reuters) - Bruno Le Maire garde sa confiance en Jean-Dominique Senard, président de Renault, malgré l'échec du projet de fusion avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) , déclare le ministre français de l'Economie dans une interview publiée jeudi par Le Figaro sur son site internet.

"Jean-Dominique Senard a ma confiance", dit Bruno Le Maire en réponse à une question sur une éventuelle remise en cause du rôle de Jean-Dominique Senard à la tête du constructeur français.

Fiat Chrysler a annoncé mercredi soir le retrait immédiat de son offre de fusion à 30 milliards d'euros avec Renault, accusant les conditions politiques en France d'avoir compromis un projet qui aurait donné naissance au troisième constructeur automobile mondial.

L'Etat français, premier actionnaire de Renault avec une part légèrement supérieure à 15%, avait auparavant demandé un délai avant toute décision, afin de tenter de convaincre Nissan , partenaire d'alliance du groupe au losange, d'approuver cette fusion avec FCA.

"Prendre le moindre risque d'un affaiblissement (de l'alliance avec Nissan-NDLR) aurait été irresponsable", se défend Bruno Le Maire dans Le Figaro. "Le renforcement de l'alliance entre Renault et Nissan a été la première mission que le conseil d'administration a confiée au nouveau président de Renault, Jean-Dominique Senard, lors de sa nomination (en janvier-NDLR). Et il s’y est employé avec beaucoup de détermination au cours des derniers mois."

Interrogé sur les réticences de Nissan à une fusion avec Renault et sur un éventuel rééquilibrage de leur alliance au profit du japonais, Bruno Le Maire répond que "toutes les options peuvent être envisagées".

"Nous ne nous enfermons pas dans un seul schéma. Mais ayons conscience que dans un paysage automobile qui doit faire face à des évolutions très importantes, nous ne pouvons pas rester dans la situation où nous sommes aujourd’hui", ajoute le ministre de l'Economie.

Renault est le premier actionnaire de Nissan avec une participation de 43,4% alors que le japonais ne possède que 15% du français, sans droit de vote.

Alors que l'échec de ce projet de fusion relance l'hypothèse d'un mariage de Fiat Chrysler avec un autre groupe français, PSA , Bruno Le Maire dit n'être "pas au courant de quelque opération nouvelle". (Bertrand Boucey, édité par Véronique Tison)