Renault a annoncé jeudi que les pertes de son allié Nissan pèseraient sur ses propres résultats au premier trimestre, une nouvelle illustration des difficultés de l'alliance entre les deux constructeurs automobiles, en pleine réorganisation.

Le groupe français, qui doit présenter vendredi un plan d'économies de deux milliards d'euros a précisé que la contribution de Nissan à son résultat net des trois premiers mois de l'année serait négative à hauteur de 3,573 milliards d'euros. A titre de comparaison, Renault a enregistré sur l'ensemble de 2019 une perte nette, part du groupe, de 141 millions.

Nissan, dont Renault possède 44%, a fait état jeudi, pour l'exercice fiscal clos fin mars, d'une perte nette de 671,22 milliards de yens (5,66 milliards d'euros).

Le groupe japonais a dévoilé un plan de réduction de ses coûts fixes de 300 milliards de yens prévoyant une réduction de ses capacités de production et, entre autres, la fermeture de son usine de Barcelone, en Espagne.

Le gouvernement espagnol espère que Nissan reviendra sur cette décision et attend la décision de Renault concernant ses sites espagnols, a déclaré à Reuters Arancha Gonzalez Laya, la ministre des Affaires étrangères.

Plusieurs sites français du groupe au losange pourraient aussi être touchés par le plan d'économies attendu vendredi.

En Bourse de Paris, l'action Renault cédait 3,04% à 21,82 euros à 16h20, l'une des plus fortes baisses du CAC 40, alors en hausse de 1,4%.

Le titre a creusé ses pertes après la décision de l'agence Moody's d'abaisser la note du groupe de Ba1 à Ba2, l'enfonçant un peu plus dans la catégorie spéculative ("junk").

Moody's explique que la crise qui touche le secteur devrait se traduire par "un affaiblissement prononcé" des fondamentaux de crédit de Renault avec une marge d'exploitation (marge d'Ebita) attendue négative en 2020, à -3%, contre +0,8% en 2019.

(Marc Angrand)