LONDRES POURRAIT DEMANDER UN LONG REPORT DE LA DATE DU BREXIT

LONDRES - Le Royaume-Uni pourrait demander à l'Union européenne de lui accorder un long report de la date du Brexit, avec la possibilité que le divorce devienne effectif dès que l'Accord de retrait aura été approuvé par la Chambre des communes, a laissé entendre mercredi le ministre britannique des Finances, Philip Hammond.

Un peu plus tôt, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait prévenu que l'UE n'accorderait pas de délai supplémentaire pour la date du Brexit si le Parlement britannique ne ratifiait pas d'ici le 12 avril l'accord négocié par la Première ministre Theresa May avec Bruxelles.

D'après The Sun, la dirigeante britannique va demander aux chefs d'Etat et de gouvernement, qui seront réunis le 10 avril à Bruxelles pour un Conseil extraordinaire, un report de la date du Brexit de neuf mois supplémentaires.

Philip Hammond a déclaré mercredi soir qu'il n'y aurait probablement pas de nouveau vote de l'Accord de retrait à la Chambre des communes avant le Conseil européen extraordinaire.

"Ce qui est important désormais, c'est qu'avec l'éventuel délai que nous pourrions obtenir de l'UE, nous avons la certitude absolue que dès que l'accord sera validé, nous pourrons mettre fin à ce délai supplémentaire", a-t-il dit dans un entretien accordé à la chaîne de télévision ITV.

La Chambre des communes a adopté mercredi soir un amendement demandant à Theresa May d'obtenir un report du Brexit afin d'éviter le risque d'une sortie de l'Union européenne sans accord au 12 avril.

Theresa May s'était entretenue dans l'après-midi avec le chef de file de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, lequel a déploré que la dirigeante conservatrice n'a pas suffisamment avancé pour que le Royaume-Uni sorte de l'impasse.

En théorie, selon le dernier calendrier fixé par les Européens, le Brexit doit intervenir le 12 avril prochain, soit dans neuf jours, puisque la Chambre des communes, malgré trois tentatives, n'a toujours pas réussi à dégager une majorité sur l'Accord de retrait négocié par Theresa May avec les Européens.

Si cet Accord finit par être ratifié avant le 12 avril, la date du Brexit serait, toujours en théorie, reportée au 22 mai.

LE POINT sur les négociations du Brexit

LA CHRONOLOGIE des négociations du Brexit

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NOUVELLE ARRESTATION DE CARLOS GHOSN AU JAPON

TOKYO - L'ancien président de Nissan, Carlos Ghosn, a de nouveau été arrêté jeudi matin par les procureurs de Tokyo pour des accusations d'abus de confiance aggravé en liens avec des paiements suspects effectués à un partenaire commercial du constructeur japonais à Oman, au Moyen-Orient.

Cette nouvelle arrestation survient au lendemain d'un message publié sur Twitter dans lequel Ghosn annonçait la tenue d'une conférence de presse le jeudi 11 avril afin de "dire la vérité" sur les événements.

"Mon arrestation ce matin est révoltante et arbitraire", a réagi Ghosn dans un communiqué transmis par email. "Elle fait partie d'une nouvelle manoeuvre de certains individus chez Nissan qui vise à m'empêcher de me défendre en manipulant les procureurs", a-t-il poursuivi.

Carlos Ghosn avait été remis en liberté sous caution début mars après avoir passé plus de 100 jours en prison suite à trois arrestations consécutives, dont la première en novembre dernier.

Il fait déjà l'objet de poursuites au pénal pour avoir omis de déclarer environ 82 millions de dollars (environ 73 millions d'euros) de salaire et pour avoir transféré temporairement à Nissan des pertes financières personnelles durant la crise financière mondiale. Il nie ces accusations.

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ALGÉRIE

POUR LES MANIFESTANTS, LE DÉPART DE BOUTEFLIKA NE SUFFIT PAS

ALGER - Les manifestants algériens mobilisés depuis six semaines pour la fin du "système" et d'un régime qu'ils jugent sclérosé disent ne pas se satisfaire de la seule démission du président Abdelaziz Bouteflika et exigent le remplacement d'une élite au pouvoir depuis l'indépendance en 1962.

"Nous voulons un président qui comprend ce que nous voulons", résume Bouzid Abdoun, un ingénieur de 25 ans de l'entreprise publique Sonelgaz. "Nous voulons vivre ici, pas devoir émigrer en Europe."

Mardi soir, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans et considérablement affaibli depuis un AVC en 2013, a mis fin sous la pression de la rue à ses vingt ans de présidence.

Le président de la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, assurera l'intérim pendant trois mois, jusqu'à la tenue d'une élection présidentielle.

Pour les opposants qui manifestent depuis le 22 février dans les villes algériennes, il n'est pas question d'accepter que le nouveau chef de l'Etat soit issu des cercles du pouvoir actuel, établi autour de l'ancien parti unique, le Front de libération nationale (FLN), de l'armée, des hommes d'affaires et de l'armée.

Voir le PORTRAIT d'Abdelaziz Bouteflika

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PREMIER RAPPORT SUR LE CRASH DU 737 MAX D'ETHIOPIAN ATTENDU JEUDI-SOURCE

3 avril - Les autorités éthiopiennes présenteront jeudi à 07h30 GMT un premier rapport sur la catastrophe aérienne du Boeing BA.N 737 MAX d'Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts le 10 mars, a dit une source à Reuters.

Dans la journée, deux autres sources ont dit que le système anti-décrochage MCAS de l'appareil, qui s'est écrasé peu après son décollage, s'est remis en marche et a précipité la chute de l'avion après avoir été désactivé dans un premier temps par les pilotes à la suite de données suspectes reçues d'un capteur.

Le logiciel MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) est destiné à incliner automatiquement le nez de l'appareil pour maintenir l'effet ascensionnel. Il est soupçonné d'avoir accentué la chute de l'avion d'Ethiopian mais aussi celle d'un autre Boeing 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air en octobre, accident qui a fait 189 victimes.

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MACRON PROMET PLUS DE JUSTICE, MAIS PAS 66 MILLIONS DE RÉPONSES

SAINT-BRIEUC, Côtes-d'Armor - La réponse de l'exécutif aux contributions au "grand débat", conçu comme une voie de sortie à la crise des "Gilets jaunes", passera par davantage de justice territoriale et sociale et sera collective, a déclaré mercredi Emmanuel Macron, excluant des réponses "catégorielles".

Lancée le 15 janvier, cette concertation, qui s'est officiellement achevée le 14 mars et donnera lieu à une restitution lundi, doit déboucher sur des "traductions concrètes" sur lesquelles l'exécutif, dont la marge de manoeuvre budgétaire est limitée, continue d'entretenir le flou.

"La réponse doit passer par un principe de justice territoriale et de justice sociale", a déclaré le chef de l'Etat à l'occasion des assises des maires de Bretagne, à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), avant-dernière étape de son tour de France avant la Corse jeudi.

Le risque serait de "dire 'la réponse au débat ça doit être 66 millions de réponses et ne bougez pas, j'ai mon chéquier dans la poche et je vais faire une réponse à chacun et ce sera bien'", a-t-il déclaré.

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"RIEN N'EST ARBITRÉ" SUR LES RETRAITES, DIT LA PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT

PARIS - La nouvelle port-parole du gouvernement français n'a pas voulu confirmer mercredi que l'âge légal de départ à la retraite serait maintenu à 62 ans, ajoutant encore à la polémique qui a amené le Haut-commissaire à la réforme des retraites à mettre sa démission dans la balance.

Sibeth Ndiaye évoque un débat toujours en cours sur la réforme des retraites et le financement de la perte d'autonomie des personnes âgées dont le coût pour les finances publiques est estimé à 32,9 milliards d'euros par année à moyen terme.

"Quand on a des défis aussi importants que celui de la dépendance, mécaniquement, on doit se poser la question de leur financement. Aujourd'hui, j'ai envie de dire : tout est sur la table et rien n'est arbitré", a déclaré Sibeth Ndiaye, qui était interrogée sur BFMTV.

La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn avait évoqué le 17 mars, à titre personnel, la possibilité de reporter l'âge de départ à la retraite.

Trois jours plus tard, le Premier ministre, Edouard Philippe, assurait qu'il n'était pas question de modifier cet âge légal dans le cadre de la réforme en discussion avec les syndicats. Mais il a contribué à la confusion en ajoutant qu'il n'était pas illégitime de se poser la question de l'allongement de la durée du travail.

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FRANCE-LA RETRAITE CHAPEAU POURRAIT ÊTRE LIMITÉE À 30% DES REVENUS

PARIS - Le gouvernement pourrait publier d'ici l'été une ordonnance plafonnant les retraites chapeaux des dirigeants des grandes entreprises à 30% de leurs revenus, selon Les Echos à paraître jeudi.

Ce dispositif controversé, qui sert à maintenir le niveau de vie des hauts dirigeants une fois qu'ils sont à la retraite, a récemment fait l'objet de critiques après les révélations selon lesquelles le président exécutif d'Airbus, Tom Enders, s'apprêtait à toucher une retraite valorisée de 26,3 millions d'euros sur 20 ans.

Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co Ltd, Airbus SE