(Avec déclarations de l'avocat du plaignant, précisions)

PARIS, 21 mai (Reuters) - Le Parquet national financier (PNF) a démenti mardi avoir ouvert une enquête sur des contrats passés par la députée européenne et avocate Rachida Dati et le spécialiste des questions de sécurité Alain Bauer avec l’alliance Renault-Nissan.

Selon Le Parisien, cette enquête aurait été ouverte à la suite d'une plainte d'un actionnaire de Renault-Nissan mettant en cause les prestations fournies.

Mais "le PNF infirme", a-t-on déclaré à Reuters au Parquet national financier.

La plainte déposée il y a quelques semaines par l'avocat Jean-Paul Baduel pour le compte de ce petit actionnaire, qui met en cause notamment le fonctionnement et le rôle d'une entité néerlandaise de Renault-Nissan, RNBV, est en cours d'analyse au PNF, dit-on de source proche du dossier.

Me Baduel a assuré à Reuters que son client était "un petit actionnaire lambda depuis 2006" sans aucun lien avec l'affaire des "faux espions de Renault", contrairement à ce qu'ont laissé entendre l'expert et l'avocat de Rachida Dati, Me Olivier Pardo.

Alain Bauer conseille le groupe automobile en matière de sécurité et de déontologie depuis cet épisode - trois cadres accusés à tort d'espionnage pour le compte de la Chine - qui a ébranlé la direction en 2011.

L'expert et Me Pardo ont assuré que les contrats en question, dont certains sont toujours en cours, étaient réguliers. Selon l'avocat de Rachida Dati, celle-ci était liée à Renault-Nissan par "une convention on ne peut plus classique".

Pour l'avocat de l'ex-garde des Sceaux, la plainte déposée par Me Baduel "est une plainte d'éclaboussure et d'opportunité, qui ne résiste pas juridiquement, tant dans sa recevabilité que dans les éléments qu'elle affirme, qui sont erronés".

Le parquet de Nanterre a pour sa part ouvert le 28 février une enquête préliminaire "sur des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale pour abus de biens sociaux ou abus de confiance".

Il s’intéresse au financement du mariage de l'ancien PDG de Renault, Carlos Ghosn, poursuivi depuis des mois par la justice japonaise, au château de Versailles, en octobre 2016, dans le cadre d’une convention de mécénat entre le groupe au losange et l'établissement public. (Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse et Elizabeth Pineau)

Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co Ltd, Renault