Cette cure d'austérité sera en vigueur jusqu'à la fin de l'exercice financier en cours, soit fin mars, et va probablement être prolongée à l'exercice suivant, a-t-on appris de mêmes sources.

Les dirigeants du constructeur ont reçu pour consigne de mettre le frein sur les déplacements non essentiels ainsi que les cadeaux et événements promotionnels afin "d'économiser chaque yen", explique l'une des sources.

Les réunions pour lesquelles trois ou quatre personnes se seraient déplacées ne compteront désormais qu'un seul représentant de Nissan, ont dit les sources, tandis que les autres rassemblements et dîners ont été annulés ou remplacés par des téléconférences.

Nissan avait déjà décidé ce mois-ci d'imposer deux jours de congés pour ses employés américains les 2 et 3 janvier.

Bien que le constructeur ne soit pas à court de liquidités, ces nouvelles mesures montrent que le sentiment de crise s'empare de plus en plus de Nissan, ébranlé par l'arrestation de son dirigeant Carlos Ghosn, le départ de plusieurs de ses cadres et l'apparition de tensions avec son partenaire Renault.

En avril, le groupe a lancé un vaste plan de redressement de ses ventes et de ses marges mais les perspectives se sont encore plus assombries que ce qui était anticipé, ont dit les sources.

En novembre, Nissan a fait état d'une chute de 70% de son résultat opérationnel au deuxième trimestre et abaissé sa prévision pour l'année, anticipant ce qui serait son plus mauvais résultat en 11 ans.

Le gel des dépenses non essentielles est "de plus en plus la norme chez Nissan au niveau mondial", a dit une deuxième source, ajoutant "la maison n'est pas en feu mais quelque chose est en train de couver".

Interrogé sur ces informations, un porte-parole de Nissan a déclaré : "Compte tenu de la situation à laquelle nous sommes confrontés d'un point de vue commercial et opérationnel, nous prenons des mesures pour réduire les dépenses".

L'action de Nissan a plongé à un plus bas de huit ans mercredi après l'annonce du départ surprise de Jun Seki, qui faisait partie d'un trio de dirigeants nouvellement nommé et avait été chargé de superviser un plan de redressement opérationnel.

Le constructeur a annoncé vendredi avoir choisi l'un de ses dirigeants, Hideyuki Sakamoto, pour le remplacer au sein de son conseil d'administration.

(Version française Gwénaëlle Barzic, édité par Sophie Louet)

par Norihiko Shirouzu

Valeurs citées dans l'article : Renault, Nissan Motor Co., Ltd.