TOKYO (awp/afp) - Le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé lundi un bénéfice net annuel en hausse de 12,6%, aidé par la réforme fiscale américaine. Sa performance opérationnelle s'est toutefois détériorée sous le coup du scandale de certifications révélé en 2017.

Entre avril 2017 et mars 2018, le partenaire du français Renault a dégagé un résultat net record de 746,9 milliards de yens (soit 6,75 milliards de francs suisses au cours actuel). Son bénéfice d'exploitation a chuté de 22,6%, à 574,8 milliards de yens.

Le groupe avait dû rappeler en septembre plus d'un million de véhicules neufs fabriqués et commercialisés au Japon depuis 2014, après avoir constaté de mauvaises pratiques dans leur inspection finale. Il avait aussi dû suspendre temporairement en octobre une partie de sa production dans les usines du pays.

Outre les coûts engendrés par cette affaire, Nissan a été pénalisé par le règlement financier d'un litige judiciaire aux Etats-Unis dans l'affaire d'airbags défectueux de son compatriote Takata, a précisé lors d'une conférence de presse le PDG Hiroto Saikawa.

RÉSULTATS ATTENDUS EN BAISSE EN 2018/19

Un nouveau repli des profits est attendu pour l'exercice en cours, principalement en raison d'effets de change défavorables (renforcement du yen face au dollar). Comme lors de l'exercice passé, des dépenses accrues en recherche et développement, ainsi que dans les matières premières, devraient également peser sur les comptes.

Nissan anticipe donc une baisse de son résultat opérationnel de 6%, à 540 milliards de yens. Le bénéfice net devrait lui retomber de 33,1%, à 500 milliards de yens en l'absence du gain exceptionnel qui a gonflé ses comptes en 2017/2018, lié à la refonte des impôts adoptée fin 2017 par le président américain Donald Trump.

Le fabricant des crossovers Rogue, Qashqai et X-Trail a écoulé au cours de l'exercice passé 5,77 millions de voitures, pour un chiffre d'affaires de 11.951,2 milliards de yens (+2% sur un an). Son activité a été tirée par le Japon (+4,8%) et la Chine (+12,2% à 1,52 million d'unités), premier marché automobile mondial que le groupe a érigé en priorité, alors que le marché américain s'essouffle. En Europe, Nissan a connu des difficultés, notamment en raison "du déclin du marché au Royaume-Uni".

Pour l'ensemble de l'exercice qui s'achèvera en mars 2019, Nissan vise des recettes en petite hausse de 12'000 milliards de yens (+0,4%), pour 5,92 millions de véhicules vendus dans le monde.

afp/tn