S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, ce dirigeant a déclaré qu'il était relativement confiant sur d'éventuelles synergies liées au partage de l'expertise de Nissan dans les véhicules autonomes, l'électrification et les technologies de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Il a toutefois ajouté qu'une éventuelle fusion à 35 milliards de dollars (30,8 milliards d'euros) entre Renault et FCA ne donnerait pas automatiquement le droit au constructeur italo-américain d'utiliser ces technologies, qui sont indispensables en raison de normes plus strictes sur les émissions polluantes et du virage du secteur vers les véhicules électriques.

Il a aussi déclaré que Nissan pourrait renforcer sa participation dans Renault, ou dans un Renault-FCA, pour peser davantage dans les décisions stratégiques de l'alliance. Il a ajouté que Nissan disposait de suffisamment de ressources financières et d'autres moyens pour engager une telle opération, sans plus de précisions.

"Nous ne nouerons un partenariat ou une coopération avec FCA que si nous pouvons nous assurer de retombées concrètes liées au partage des technologies avec FCA et seulement si nous pouvons définir des conditions qui nous satisfassent", a-t-il déclaré.

"Si Renault veut aller de l'avant dans ce projet, nous pensons qu'il faut envisager sérieusement de le soutenir", a-t-il ajouté.

Renault détient 43,4% du capital de Nissan, qui possède pour sa part 15% du groupe au losange mais sans droit de vote. Cette relation est depuis longtemps jugée déséquilibrée par Nissan.

"NOUVELLES OPPORTUNITÉS"

"Je pense que l'ajout éventuel de FCA en tant que nouveau membre de l'alliance pourrait élargir le champ de la collaboration et créer de nouvelles opportunités pour d'autres synergies", a déclaré lundi Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan.

"Cela dit, la proposition en cours de discussion est une fusion complète qui, si elle se concrétisait, modifierait de manière significative la structure de notre partenaire Renault. Cela nécessiterait une revue fondamentale des liens actuels entre Renault et Nissan", a-t-il ajouté.

Sollicité pour une réaction aux propos d'Hiroto Saikawa, Frédéric Texier, porte-parole de Renault, a déclaré que le groupe français n'avait pas de commentaire à formuler.

Une source proche du conseil d'administration de Renault a toutefois déclaré que les propos du directeur général de Nissan auraient pu être plus négatifs. "Si vous voulez dire non, vous dites non", a déclaré cette source.

Il y a plus d'un an, Nissan a commencé à réfléchir aux éventuels bénéfices qu'il pourrait tirer de l'arrivée de FCA dans l'alliance, à l'initiative de son président déchu Carlos Ghosn, a dit le dirigeant ayant requis l'anonymat.

"Il ne fait aucun doute qu'il existe potentiellement de nombreuses opportunités pour Nissan de partager ses technologies avec FCA", a-t-il déclaré, en s'appuyant sur cet examen.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Norihiko Shirouzu

Valeurs citées dans l'article : Renault, Nissan Motor Co Ltd, Fiat Chrysler Automobiles