S'il venait à se confirmer, le départ de Hiroto Saikawa marquerait un nouveau bouleversement à la tête de Nissan après l'éviction de son président Carlos Ghosn l'année dernière, dont le constructeur peine à se remettre.

La relation entre Nissan et son partenaire Renault a aussi été secouée par l'arrestation en novembre dernier de Carlos Ghosn, l'architecte de cette alliance, pour des accusations de malversations financières.

Saikawa a admis jeudi un trop-perçu dans sa rémunération, en violation des procédures internes à Nissan, jetant une ombre sur sa promesse d'améliorer la structure de gouvernance pour tourner la page de l'ère Ghosn, dont il était l'un des protégés.

Le conseil d'administration de Nissan a prévu de se réunir lundi pour évoquer de possibles sanctions disciplinaires à l'encontre des dirigeants du groupe ayant reçu une rétribution inappropriée, comme l'a établi une enquête interne rapportée la semaine dernière par Reuters.

D'après la source, le comité de nomination va aussi se réunir lundi et "discuter du choix du successeur (de Saikawa) ainsi que du calendrier de sa démission".

"Saikawa ne s'accroche pas du tout à son poste", a-t-elle dit.

Cette source a ajouté que Saikawa a exprimé auprès de certains dirigeants de Nissan sa volonté de démissionner, sans que l'on ne sache à l'heure actuelle quand il compte quitter ses fonctions.

Saikawa a déclaré lundi matin à des journalistes qu'il souhaitait "passer le témoin" à une nouvelle génération au plus tôt, a rapporté le journal Nikkei.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de Nissan.

La pression s'est accentuée ces derniers mois sur Saikawa du fait des résultats décevants du constructeur japonais et des relations de plus en plus tendues avec Renault.

Nissan a annoncé en juillet qu'il allait supprimer 12.500 emplois à travers le monde d'ici la fin de son exercice 2022-2023 et prévenu que son redressement prendrait du temps après le plongeon de son bénéfice au premier trimestre.

Une source au sein de l'alliance Nissan-Renault a déclaré à Reuters qu'un comité de nomination mis sur pied en juin dernier pour trouver un successeur à Saikawa avait établi une liste restreinte de candidats, d'une dizaine de noms.

Parmi les successeurs possibles à Saikawa, a poursuivi cette source, figurent l'actuel directeur délégué à la compétitivité, Yasuhiro Yamauchi, le président du comité de direction de Nissan en Chine, Makoto Uchida, et Jun Seki, actuellement chargé de superviser le rétablissement du groupe.

Une autre personne informée de la question a déclaré par le passé à Reuters que le processus de sélection du nouveau directeur général devrait prendre environ six mois car le comité de nomination examinait les profils de candidats japonais et étrangers.

(Maki Shiraki à Tokyo et Laurence Frost, avec Chang-Ran Kim et Noami Tajitsu à Tokyo; Jean Terzian pour le service français)