par Naomi Tajitsu et Maki Shiraki

Nissan se fixe pour objectif d'atteindre des ventes équivalentes aux Etats-Unis, en Chine, et dans le reste du monde au cours des prochaines années dans le cadre de la vaste réorganisation qu'il prépare pour renouer avec la rentabilité, a-t-on appris auprès de deux sources au fait du dossier.

Les marchés américain et chinois, qui représentent chacun environ un peu plus de 25% des ventes du constructeur automobile japonais, devraient ainsi atteindre un tiers des ventes chacun, tandis que la part des autres régions, dont le Brésil, l'Europe, le Japon et la Russie, qui représentent aujourd'hui 45% du chiffre d'affaires, serait elle aussi ramenée à 33% environ.

Ces précisions offrent une première idée chiffrée des objectifs que Nissan se fixe dans le cadre du plan de restructuration qu'il doit dévoiler le 28 mai prochain.

Le plan prévoit de renforcer la coopération entre Nissan et ses partenaires Renault et Mitsubishi, d'augmenter la rentabilité aux Etats-Unis et de "stopper l'hémorragie" en Europe, a dit l'une des sources, s'exprimant à condition de rester anonyme.

"Au bout du compte, nous aurions un tiers (de ventes) aux Etats-Unis, un tiers en Chine, et un tiers dans les autres régions", a-t-elle ajouté.

"Il existe de nombreux nouveaux marchés où nous pouvons continuer à croître, comme le Brésil, la Russie ou l'Asie du Sud", a-t-elle détaillé. "Si nous travaillons bien avec nos partenaires, nous pourrons parvenir à augmenter les volumes et la rentabilité."

Le mois dernier, Reuters a appris que le nouveau plan de redressement du constructeur devrait se fixer comme cap un objectif d'environ 5 millions de véhicules vendus par an, contre un objectif de 6 millions fixé dans le cadre d'un précédent plan, en juillet 2019.

Les ventes mondiales du constructeur ont plongé à un plus bas de neuf années, à 4,8 millions d'unités, dans l'exercice fiscal clos fin mars, marqué par l'épidémie de coronavirus.

Selon des sources interrogées par Reuters, le nouveau plan de restructuration prévoit la fermeture d'au moins 14 chaînes d'assemblage au cours de l'an prochain, ce qui ramènerait la capacité de production du constructeur à quelque 5,5 millions d'unités.

Nissan compte notamment réduire le nombre de ses sites de production en Europe et réfléchit à la fermeture de son usine de Barcelone, ont indiqué des sources à Reuters, l'une ajoutant qu'il était également envisagé que Renault fabrique des véhicules dans l'usine Nissan de Sunderland, en Angleterre.

(version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Philippe Lefief)