"Ce responsable de l'alliance jouera un rôle clé dans la coordination et la facilitation de plusieurs grands projets de l'alliance qui vont être lancés afin d'accélérer l'efficacité opérationnelle des entreprises respectives", ont précisé les trois groupes dans un communiqué publié au lendemain d'une réunion à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) du conseil opérationnel de l'alliance.

Une source proche de Renault a précisé que le futur secrétaire général, qui a d'ores et déjà été recruté, était un francophone "reconnu", sans plus de précision.

Annoncé en mars, inauguré en avril, le nouveau conseil opérationnel incarne la refonte de la gouvernance de Renault-Nissan engagée par Jean-Dominique Senard, président de Renault et de l'alliance.

Cette structure, qui remplace l'ancienne entité Renault Nissan BV basée aux Pays-Bas, dont les dépenses ont été épinglées par un audit, se réunit chaque mois, en alternance en France et au Japon.

Le conseil entend "accélérer de manière significative l’efficacité opérationnelle de l'alliance dans l'intérêt des trois entreprises", évoquant également des "plans d’action visant à maximiser la contribution de l'alliance afin de soutenir le plan stratégique et le résultat d’exploitation de chaque entreprise". Ce plan de bataille devrait être détaillé dans les prochaines semaines.

Selon une source de Renault, la future plateforme électrique commune entre les deux groupes devrait être au coeur de ces programmes, avec le lancement dès l'an prochain d'un crossover électrique Nissan embarquant le moteur d'origine Renault, suivi l'année suivante pour la marque au losange d'une berline plus grande que la citadine Zoé.

Le maintien ou l'accélération des programmes communs, ciment historique de l'alliance, est d'autant plus vital aujourd'hui que Nissan souffre de profondes difficultés commerciales aux Etats-Unis et que Renault, déjà confronté comme ses pairs au défi des normes d'émissions européennes drastiques, est à la peine sur plusieurs marchés émergents.

Les synergies et les économies d'échelle sont à cet égard plus précieuses encore aujourd'hui. Au troisième trimestre, la demande mitigée pour le SUV Rogue de Nissan fabriqué chez Renault pour le marché américain et la disgrâce des moteurs diesel ont contribué à faire chuter les ventes du constructeur français à ses partenaires, jusqu'ici une des recettes du succès de Renault.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume