Ajoute chute du titre de Nissan après dégradation de sa note par S&P, cours des devises et du pétrole actualisés, détails.

Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé vendredi en fort repli, en raison d'un regain d'inquiétudes sur les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et sur la remontée des tensions entre Washington et Pékin.

L'indice vedette Nikkei a clôturé sur une baisse de 2,84% à 19.619,35 points. Il a malgré tout gagné 1,86% sur l'ensemble de la semaine écoulée. De son côté, l'indice élargi Topix a lâché vendredi 2,24% à 1.431,24 points.

Le marché tokyoïte a suivi la tendance de la veille à la Bourse de New York, qui avait fini dans le rouge, lestée par de nouveaux chiffres accablants du chômage et de la consommation aux Etats-Unis.

Les Bourses européennes avaient aussi été plombées auparavant, notamment par une chute historique du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au premier trimestre, avec un deuxième trimestre s'annonçant encore pire.

Le regain de tensions entre la Chine et les Etats-Unis, les deux principaux partenaires commerciaux du Japon, ont aussi inquiété les investisseurs à Tokyo. Le président américain Donald Trump a dit jeudi envisager de nouvelles sanctions tarifaires à l'encontre de la Chine, qu'il soupçonne de cacher l'origine du nouveau coronavirus, qui pourrait provenir selon lui d'un laboratoire de Wuhan.

"Nous devons nous montrer prudents du fait des rumeurs de possibles mesures de rétorsion de la part des Etats-Unis contre la Chine, en lien avec le nouveau coronavirus", a prévenu Okasan Online Securities dans une note.

Les investisseurs nippons ont aussi préféré jouer la prudence vendredi alors que la Bourse de Tokyo s'apprête à observer trois jours fériés d'affilée à partir de lundi prochain, à l'occasion des congés de la "Golden Week" au Japon.

Les Bourses de Chine continentales et de Hong Kong étaient fermées vendredi en raison de la fête du Travail, jour férié en Chine comme dans de très nombreux autres pays, mais pas au Japon.

Du côté des valeurs

Presque tous les secteurs d'activité sur le Nikkei ont fini dans le rouge vendredi, surtout les valeurs financières, les nouvelles technologies, les matériaux ou encore l'immobilier.

BANQUES MAL EN POINT: l'action de la première banque japonaise Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG) a dérapé de 4,44% à 415 yens. Le groupe a dit jeudi prévoir un plongeon de 40% de son bénéfice net sur son exercice écoulé 2019/20, au plus bas depuis une décennie, en raison de dépréciations et de provisions pour risques de crédit liées à la pandémie de coronavirus.

Les déboires de MUFG ont aussi tiré dans le rouge les actions de ses grands rivaux Sumitomo Mitsui Financial Group (-3,73% à 2.738 yens) et Mizuho (-3,86% à 121,2 yens).

NISSAN DÉGRADÉ PAR S&P: le titre Nissan a plongé de 5,81% à 348,3 yens, creusant ses pertes en fin de séance après l'abaissement de sa note financière de long terme par l'agence de notation Standard & Poor's en raison de l'impact de la pandémie sur l'activité du groupe, qui était déjà grandement fragilisé auparavant.

S&P a notamment pris acte de l'avertissement sur résultats du constructeur automobile, qui a annoncé mardi prévoir une perte nette sur son exercice écoulé 2019/20, pour la première fois depuis 2008/2009.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen progressait face au dollar vers 08H50 GMT, à raison d'un dollar pour 106,88 yens contre 107,18 yens jeudi à 21H00 GMT.

La monnaie japonaise s'appréciait aussi face à l'euro, qui valait 117,25 yens contre 117,41 yens la veille.

L'euro grimpait quant à lui face au billet vert, à raison d'un euro pour 1,0971 dollar, contre 1,0955 dollar jeudi.

Les cours du pétrole s'essoufflaient, après avoir flambé deux séances d'affilée. Le prix du baril de brut américain WTI augmentait de 0,8% à 18,99 dollars vers 08H40 GMT, tandis que celui du baril de Brent londonien évoluait dans le rouge (-0,68% à 26,30 dollars).

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