WASHINGTON, 18 février (Reuters) - Les Etats-Unis ont renforcé mardi leurs sanctions financières contre le Venezuela en ciblant une filiale du géant pétrolier russe Rosneft accusée par l'administration de Donald Trump de maintenir en vie le gouvernement du président Nicolas Maduro.

Les sanctions imposées par le département du Trésor accroissent la pression sur Moscou, que les Etats-Unis accusent d'être le principal soutien du gouvernement Maduro.

Le gouvernement américain accuse la filiale Rosneft Trading SA d'aider le secteur pétrolier vénézuélien et de contourner les sanctions américaines existantes.

Rosneft a rejeté mardi soir ces accusations, assurant n'exercer aucune activité illégale et jugeant les nouvelles mesures de coercition américaines "scandaleuses".

Le Trésor américain a gelé tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par Rosneft Trading, qui a son siège à Genève, ainsi que son président du conseil d'administration Didier Casimiro.

"Je crois que c'est une étape très importante et que vous allez voir des sociétés du secteur pétrolier du monde entier se détourner de Rosneft Trading", a déclaré Elliott Abrams, représentant spécial des Etats-Unis pour le Venezuela.

Selon lui, Rosneft Trading traite aujourd'hui 70% du pétrole du Venezuela, qui est membre de l'Opep.

Les Etats-Unis ont reconnu l'an dernier Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela et accroissent régulièrement leurs pressions diplomatiques et financières sur le régime Maduro. La Chine et la Russie ont déjà dénoncé l'unilatéralité et l'illégalité des sanctions américaines contre Caracas.

Le gouvernement russe et Rosneft ont fourni au Venezuela au moins 17 milliards de dollars de prêts et lignes de crédit au pays depuis 2006. (Daphne Psaledakis, Humeyra Pamuk, version française Jean-Stéphane Brosse)