chez Nokia

LANNION (awp/afp) - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi en fin de matinée à Lannion (Côtes-d'Armor) pour protester contre la suppression de 402 emplois sur le site de Nokia qui prévoit au total de supprimer plus d'un millier d'emplois en France.

"Le Tregor debout contre les suppressions d'emploi", "En dix ans, c'est le 13e plan", "Jeunes embauchés, déjà virés" ou "keep Nokia jobs in Lannion", pouvait-on lire sur les banderoles ou pancartes brandies par les manifestants.

Il s'agit du quatrième plan social depuis le rachat en 2016 d'Alcatel-Lucent par Nokia. Les trois précédents plans avaient touché les fonctions support alors que, dans ce 4e plan, c'est la recherche et le développement (R&D) qui sont concernés "à 95%", ont rappelé les syndicalistes.

Pour les syndicats, le plan actuel vise à terme la disparition du site de Lannion, qui emploiera moins de 400 salariés s'il est mis en application, mais aussi la disparition de Nokia du paysage industriel français.

Avec le départ de Nokia, "Lannion, bastion historique des télécommunications, perdrait une partie de son identité", a affirmé un syndicaliste lors d'une prise de parole avant le début de la manifestation, soulignant les effets négatifs d'un tel départ sur le territoire qui serait voué "au tourisme et aux emplois saisonniers".

Une salariée de 24 ans, venue de Marseille s'installer à Lannion pour travailler à Nokia, a exprimé sa déception. Comme elle, plus de 200 jeunes ingénieurs ont été recrutés sur ce site depuis le rachat par Nokia en 2016. Ces 402 suppressions d'emploi sont "injustifiés, incompréhensibles, intolérables et insupportables", a résumé un syndicaliste.

Dans la manifestation, qui a rassemblé environ 5.000 personnes selon la CFDT, plusieurs élus arborant leurs écharpes tricolores étaient présents, mais aussi des salariés de la compagnie Hop! du site de Morlaix (Finistère), menacé de fermeture, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le 22 juin, Nokia a annoncé son projet de restructuration en France avec 1.233 suppressions de postes, dont 402 dans cette ville bretonne de 20.000 habitants où, selon les élus, Nokia est le 3e employeur de la ville.

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