Le groupe a fermé plusieurs usines d'extrusion, qui transforment les lingots d'aluminium en pièces métalliques destinées par exemple aux constructeurs automobiles ou au secteur du bâtiment, tandis que ses fonderies géantes dans plusieurs pays comme la Norvège, le Qatar et le Brésil sont passées en mode d'exploitation manuel.

Cette cyberattaque a commencé lundi soir et s'est intensifiée dans la nuit, ciblant les systèmes informatiques de la plupart des activités du groupe.

D'après l'agence gouvernementale norvégienne chargée de la cybersécurité, la NSM, les pirates utilisent un virus connu sous le nom de LockerGoga, une version relativement récente de "rançongiciel" ("ransomware"), qui crypte des dossiers informatiques et réclame de l'argent pour les rendre à nouveau disponibles.

Ce virus n'est pas couramment utilisé par les pirates informatiques, disent des experts, mais il a été lié à la cyberattaque dont a été victime en janvier le groupe français de services d'ingénierie Altran Technologies.

Citant un message de la NSM, la radiotélévision publique norvégienne NRK rapporte sur son site internet que les pirates ont réclamé de l'argent à Norsk Hydro pour mettre fin à leur attaque, ce que n'a pas confirmé le groupe.

"Hydro s'emploie à contenir et à neutraliser l'attaque mais ne connaît pas encore l'ampleur de la situation", a déclaré le groupe dans un communiqué.

L'annonce de cette cyberattaque a fait grimper le cours de l'aluminium de 1,2% à Londres, à un plus haut de trois mois à 1.944 dollars la tonne. Il a ensuite reflué pour se traiter à 1.938 dollars la tonne en début d'après-midi.

L'action Norsk Hydro perdait pour sa part quasiment 1% vers 15h00 GMT en Bourse d'Oslo après avoir cédé jusqu'à 3,4%.

Le site internet de Norsk Hydro n'était pas disponible mardi et le groupe passait par sa page Facebook pour communiquer des informations.

Ses centrales hydroélectriques, s'appuyant sur des systèmes informatiques distincts épargnés par l'attaque, fonctionnaient normalement.

(Gwladys Fouche et Nerijus Adomaitis, Dominique Rodriguez et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten et Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Gwladys Fouche et Terje Solsvik