Oslo (awp/afp) - Norsk Hydro pâtit encore plus que redouté de ses déboires au Brésil, où le fabricant norvégien d'aluminium a été contraint de réduire de 50% sa production d'alumine suite à des accusations de dégâts environnementaux et où aucune solution n'est en vue.

Malgré un bénéfice net en hausse de 42% au deuxième trimestre, à 2,1 milliards de couronnes, le groupe a publié mardi des résultats globalement inférieurs aux attentes.

Scruté de près par les marchés, le résultat d'exploitation sous-jacent a diminué de 7% sur un an, à 2,7 milliards de couronnes contre près de 2,9 milliards attendus par les analystes consultés par Norsk Hydro.

En cause: une réduction de la production dans son usine brésilienne d'alumine Alunorte, la plus grande au monde, et une hausse du coût des matières premières.

Accusé par les autorités brésiliennes d'avoir contaminé l'eau du fleuve Para après des pluies diluviennes --ce qu'il conteste--, Norsk Hydro a été contraint depuis le 1er mars de réduire de 50% la production à Alunorte et l'extraction de bauxite sur la mine de Paragominas.

Extraite de la bauxite, l'alumine est le principal ingrédient de l'aluminium.

Conséquence de ces difficultés, la division "bauxite et alumine" de Norsk Hydro a vu son résultat d'exploitation chuter de 45% sur un an, à 364 millions de couronnes, malgré une hausse du prix de l'alumine.

C'est moitié moins qu'attendu par les analystes.

Et aucune issue ne semble se profiler bien que des discussions soient en cours avec les autorités brésiliennes.

"Le processus visant à résoudre la situation au Brésil est difficile et a pris plus longtemps que prévu", a commenté le directeur général du groupe norvégien, Svein Richard Brandtzaeg, cité dans un communiqué.

"Nous avons mis en place des mesures qui permettent à Alunorte de continuer à opérer de manière sûre mais la date d'une reprise de la production à 100% demeure incertaine", a-t-il ajouté.

Détenu à 34% par l'État norvégien, Norsk Hydro n'est en revanche guère affecté par la décision de l'administration américaine d'imposer 10% de droits de douane sur les importations d'aluminium, l'essentiel de sa production étant exporté en Europe.

Selon le groupe, ce resserrement aux États-Unis combiné aux difficultés brésiliennes et aux sanctions contre le russe Rusal devrait conduire à "un déficit plus élevé" de la production mondiale d'aluminium primaire (de première fusion) en 2018 alors que la demande est attendue en hausse de 4 à 5%.

L'action a ouvert en hausse de 0,92% à la Bourse d'Oslo, dans un marché stable.

afp/al