"En Europe, tout le monde se parle et une nouvelle vague de consolidation approche, ce qui signifie que nous sommes également en contact avec Norwegian", affirme Carsten Spohr dans un entretien publié lundi par le Süddeutsche Zeitung.

A la question de savoir si la compagnie norvégienne s'imbriquerait bien avec le groupe allemand, Carsten Spohr répond : "Les acquisitions sont toujours une question de valeur stratégique, de prix et de concurrence, il n'y a pas de réponse facile."

Depuis qu'IAG a annoncé son entrée au capital de Norwegian en avril, la compagnie norvégienne low cost a dit qu'elle avait été contactée à plusieurs reprises en vue d'une acquisition ou de diverses formes de coopération.

Le directeur général de Norwegian Air, Bjoern Kjos a confirmé lundi à la chaîne de télévision NRK que Lufthansa était en contact avec les conseillers de la compagnie.

Il s'est refusé à commenter ces contacts, ajoutant qu'il pensait personnellement qu'il était "un peu trop tôt" pour la vendre.

L'action Norwegian Air a terminé en hausse de 10,13% en Bourse d'Oslo, tandis que Lufthansa a fini en repli de 0,61% à Francfort.

LUFTHANSA À L'AFFÛT D'OPPORTUNITÉS

Après la faillite d'Air Berlin et de Monarch l'an dernier, des responsables du secteur ont anticipé un mouvement de consolidation en Europe en 2018, d'autant plus que la hausse des prix du pétrole fragilise les compagnies les plus faibles.

Carsten Spohr avait déclaré au début du mois à Reuters que Lufthansa saisirait davantage les opportunités de rachat si elles se présentaient et que toutes les compagnies étaient en contact les unes avec les autres.

"Il n'y a pas de négociations ou de discussions approfondies et Lufthansa est ouvert s'il en ressort quelque chose", a rapporté une source au fait des discussions entre les deux groupes.

D'un point de vue stratégique, Norwegian s'imbriquerait bien avec Eurowings, la compagnie à bas coûts du groupe allemand, a-t-elle relevé.

Après avoir repris des portions d'Air Berlin en 2017 et avoir racheté une participation restante dans Brussels Airlines afin de développer sa marque Eurowings, Lufthansa a également réfléchi à Alitalia, mais le dossier est délicat pour des raisons politiques.

Lufthansa avait auparavant montré son intérêt pour la compagnie scandinave SAS mais avait finalement décidé de s'abstenir.

Le directeur général d'IAG, qui convoite également Norwegian, a déclaré qu'il ne s'engagerait pas dans une bataille boursière, estimant que ce n'était pas une affaire qu'il était dans l'obligation de conclure.

(Claude Chendjou, Wilfrid Exbrayat et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Victoria Bryan et Terje Solsvik