par Lawrence White et Dan Whitcomb

LONDRES/LOS ANGELES, 6 mars (Reuters) - Plus de 100.000 personnes ont contracté le nouveau coronavirus à l'échelle mondiale depuis son apparition dans le centre de la Chine, en décembre, et la maladie, qui a fait près de 3.500 morts, est désormais présente dans plus de 90 pays.

Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tous les Etats doivent faire de la lutte contre la propagation du virus la première de leurs priorités.

En France, le bilan s'élève à 613 cas, soit 190 de plus que jeudi, et neuf décès. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé la fermeture pour 15 jours des crèches, des maternelles, des collèges et des lycées de l'Oise et du Bas-Rhin, où se trouvent les deux foyers de contamination les plus importants. Le président de la République Emmanuel Macron a jugé jeudi qu'une épidémie en France était "inexorable".

L'Italie, pays européen le plus touché, compte, elle, 4.636 cas et 197 décès.

Aux Etats-Unis, 57 nouveaux cas ont été confirmés, ce qui porte le total à 230, dont 15 ont été mortels. Le virus a en outre fait son apparition dans le Colorado, le Maryland, le Tennessee et le Texas, ainsi qu'à San Francisco.

Donald Trump a promulgué un projet de loi qui prévoit le déblocage de 8,3 milliards de dollars pour accélérer entre autre la production de tests de dépistage.

L'Union européenne envisage quant à elle un assouplissement temporaire de ses règles sur les aides publiques ainsi que des prêts européens aux secteurs économiques les plus durement touchés par l'épidémie de coronavirus.

Les mesures d'aide et de soutien mises en oeuvre un peu partout dans le monde, notamment aux Etats-U8nis, où la Réserve fédérale a baissé ses taux directeurs, n'ont pas rassuré les milieux d'affaires, qui s'inquiètent des conséquences économiques de l'épidémie. De nombreuses chaînes d'approvisionnement sont paralysées, en particulier en Chine.

"La Fed a certes apporté une réponse mais, étant donné la nature du problème, la Banque centrale y peut-elle quelque chose ?", s'est interrogé John Davies, spécialiste des taux obligataires à la Standard Chartered Bank de Londres.

Google, Facebook, Amazon et Microsoft ont conseillé à leurs employés de la région de Seattle de travailler à domicile, une recommandation qui concerne plus de 100.000 personnes dans la région.

A Londres, capitale financière de l'Europe, le quartier de Canary Wharf a été exceptionnellement calme. Les 1.200 personnes employées au siège de S&P Global ont elles aussi été priées de travailler à domicile. HSBC a pris la même mesure pour une centaine de salariés après la découverte d'un cas au sein de son personnel.

VENT DE PANIQUE

Facebook a par ailleurs annoncé la fermeture jusqu'à lundi de ses locaux de Londres après la visite d'un membre de son personnel singapourien, qui s'est avéré atteint de la maladie.

Les marchés financiers européens ont poursuivi leur repli et, à la Bourse de Tokyo, dont l'indice phare est tombé à son niveau le plus bas depuis six mois, 97% des valeurs sont en recul.

Les titres des compagnies aériennes et des voyagistes sont parmi les plus affectés. Celui de Norwegian Air Shuttle , le plus durement touché des transporteurs européens, a perdu plus du quart de sa valeur vendredi et près de 70% depuis début février.

"Si cela s'accélère vraiment, nous pourrions assister à beaucoup plus de naufrages dans l'industrie du voyage et parmi les compagnies aériennes", prédit Chris Beauchamp, analyste en chef chez IG.

A Paris, le CAC 40 a cédé 4,14% à 5.139,11 points. Le Footsie britannique a perdu 3,48% et le Dax allemand a abandonné 3,37%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 3,91%, le FTSEurofirst 300 de 3,67% et le Stoxx 600 de 3,67%.

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street perdaient autour de 2%.

Selon le décompte de Reuters, établi à l'aide des chiffres avancés par les pouvoirs publics, plus de 100.300 cas ont été enregistrés depuis l'apparition du virus et plus de 3.400 ont donc été mortels, dont 3.000 en Chine.

Le taux de mortalité est de l'ordre 3,4%, alors que celui de la grippe saisonnière est inférieur à 1%, selon l'OMS.

(Avec Steve Gorman et Cath Turner à Los Angeles, Hideyuki Sano à Tokyo, Pamela Barbaglia, Karin Strohecker, Thyagaraju Adinarayan, Ritvik Carvalho, Kate Kelland et Tommy Wilkes à Londres, Sruthi Shankar à Bengalore et Stephanie Nebehay à Genève version française Jean-Philippe Lefief)