Le chiffre d'affaires d'Alcon a augmenté de 1% à 1,5 milliard de dollars et les ventes de lentilles intraoculaires ont augmenté pour la première fois au deuxième trimestre depuis 2014. Mais la filiale a néanmoins accusé une perte d'exploitation de 19 millions de dollars.

Toutes les possibilités sont à l'étude pour Alcon, a confirmé mardi le directeur général Joseph Jimenez, y compris une introduction en Bourse susceptible de valoriser la filiale à 25-35 milliards de dollars, selon lui.

"Cela ne fait qu'accroître les possibilités dont nous disposons", a dit Jimenez à la presse. "Cela fait d'une sortie par le marché des capitaux l'une des possibilités parce qu'on a une entreprise en croissance dont on peut penser que les marges augmenteront avec le temps".

L'action gagnait 2,3% en Bourse de Zurich vers 8h50 GMT.

Le groupe pharmaceutique suisse a légèrement revu en hausse sa prévision de CA annuel d'Alcon; il anticipe une croissance dans le bas d'une fourchette à un chiffre, alors qu'il projetait auparavant un CA stable, voire dans le bas d'une fourchette à un chiffre.

"Même si le résultat d'Alcon a continué de baisser, ça devient plus modéré et il semblerait que la société maîtrise", dit Tim Race, analyste de Deutsche Bank.

Novartis a pour sa part confirmé son objectif d'un retour de la croissance de ses ventes en 2018 et a dégagé au deuxième trimestre un bénéfice net "core" en baisse de 2% à 2,866 milliards de dollars, dépassant un peu le consensus Reuters qui le donnait à 2,668 milliards.

Le chiffre d'affaires a lui aussi diminué de 2%, à 12,242 milliards de dollars (consensus: 12,266 milliards), en raison notamment d'une baisse des revenus tirés du traitement du cancer du sang Glivec.

Le plan de retour à la croissance se fonde sur les nouveaux médicaments Entresto (insuffisance cardiaque), Cosentyx (psoriasis) et Kisqali (cancer du sein), censés compenser la concurrence des génériques qui rognent les ventes du Glivec.

Les ventes du Cosentyx ont bondi de 90% à 490 millions de dollars, tandis que celles de l'Entresto ont plus que doublé à 110 millions de dollars et restent bien parties pour atteindre l'objectif de 500 millions de dollars cette année.

La concurrence sur les prix aux Etats-Unis affecte la filiale génériques Sandoz, dont le CA s'est contracté de 5% à 2,5 milliards de dollars. Ce mouvement continue, a noté Jimenez, qui anticipe encore une baisse des prix de l'ordre de 5% à 9%.

"Sandoz est en demi-teinte", dit Timothy Anderson, analyste de Bernstein. "La croissance en volume est anémique et surpassée par une érosion régulière des prix".

Les analystes espèrent maintenant que le lancement de biosimilaires permettra de redresser la situation de Sandoz mais Jimenez s'est employé à tempérer ces espoirs, ne sachant pas quand ces traitements moins chers persuaderont les patients de renoncer aux médicaments d'origine plus onéreux.

"Nous ne savons vraiment pas pour le moment quelle sera la réaction du marché", a-t-il dit. "Ca prendra du temps; pas de brusque envolée (...) mais une bonne croissance régulière".

(John Miller, Wilfrid Exbrayat pour le service français)