Zurich (awp) - Novartis possède dans son portefeuille 26 blockbusters potentiels, ces médicaments susceptibles de générer pour plus d'un milliard de dollars de ventes par an. Le groupe pharmaceutique bâlois, dans le cadre de sa journée recherche & développement (R&D) destinée aux investisseurs lundi à Londres, a par ailleurs annoncé le lancement au premier semestre 2019 de l'AVXS101 contre l'amyotrophie spinale (SMA) de type 1.

Des développements cliniques parallèles sont en outre en cours pour tous les autres types de SMA. Parmi les produits en développement, plusieurs se trouvent en phase très avancée, avec le potentiel de faire bouger les lignes dans des maladies lourdes telles que la sclérose en plaques, l'asthme modéré à sévère ou le cancer du poumon, notamment.

Novartis s'attelle aussi à améliorer des produits clés comme le Cosentyx, Entresto et Gilenya, en les enrichissant de nouvelles données et indications.

La multinationale annonce encore le développement en phase clinique de treize plateformes de thérapies cellulaires, géniques et de thérapie par radioligand (radiothérapie). Neuf autres devraient suivre courant 2019. La multinationale prévoit de soumettre ces trois prochaines années jusqu'à une soixantaine de demandes d'autorisations aux autorités sanitaires américaine, européenne et japonaise.

Futur numéro 1

Ces annonces donnent corps aux prévisions de la société spécialisée britannique Evaluate. Celle-ci prévoit que Novartis deviendra d'ici 2024 numéro 1 mondial de la pharma en termes de chiffre d'affaires, devant Pfizer et Roche. Les médicaments contre le cancer et l'arthrite tirent la croissance du secteur.

Pour le SMA de type 1, Novartis s'attend à recevoir au premier semestre prochain les autorisations nécessaires de la part des principales agences sanitaires.

La palette des radiothérapies pourra être élargie avec le rachat prévu d'Endocyte, laboratoire américain spécialisé dans l'oncologie pour lequel Novartis a proposé 2,1 milliards de dollars.

Le message du groupe bâlois aux investisseurs est clair: une concentration forte sur les thérapies innovantes, avec le développement d'un portefeuille "à la pointe de l'industrie". Dans le domaine peu connu du traitement des tumeurs neuroendocrines (TNE), souvent diagnostiquées de façon tardive, Novartis a obtenu les feux verts pour lancer son Lutathera.

Pour la sclérose en plaques, le groupe mise sur le Mayzent, pour l'instant pas autorisé à la vente mais dont la dénomination a été approuvée. L'objectif est de le lancer au premier trimestre 2019. Selon Novartis, ce traitement est le premier du genre à pouvoir retarder la progression de la sclérose en plaques graduelle secondaire (SPMS). L'ofatumumab (OMB157), toujours pour la sclérose en plaques, offre aussi un potentiel intéressant dans les traitements de la nouvelle génération, estime le groupe.

Novartis s'attend par ailleurs à ce que Cosentyx devienne son médicament le plus important l'an prochain. Une "croissance robuste" est attendue pour les trois champs d'application approuvés, le psoriasis en plaques, la polyarthrite psoriasique et la spondylarthrite ankylosante.

Lors de ses récents résultats trimestriels, Novartis avait annoncé une hausse de son chiffre d'affaires net de 6% (à taux de change constants) à 12,8 milliards de dollars, grâce notamment à la poussée des ventes de Cosentyx qui ont atteint 750 millions de dollars (presque autant en francs suisses).

Le directeur général Vas Narasimhan (CEO) avait souligné le potentiel de percées thérapeutiques du portefeuille. M. Narasimhan est entré en fonction en février dernier, avec pour mission de faire souffler un vent frais et de corriger des marges bénéficiaires ayant tendance à décliner. Le secteur de l'oncologie est lui aussi entre les mains d'une nouvelle responsable depuis le début de l'année, l'Américaine Elizabeth Barrett.

Lundi soir, la nominative Novartis (+0,8% à 88,44 francs suisses) a terminé la séance aux avant postes d'un SMI en hausse de 0,18%, derrière toutefois son rival voisin Roche (+1,2%).

op/al