Zurich (awp) - L'action Novartis a entamé la semaine sur une note négative, à l'instar du marché, suite à l'annonce du départ de l'actuel directeur général (CEO) Joseph Jimenez, après huit ans passés à la tête du groupe. Le successeur de Daniel Vasella sera remplacé le 1er février par Vasant Narasimhan, médecin chef et directeur mondial du développement des médicaments. Dans leurs commentaires, les analystes saluent un changement qui vient à point nommé.

A 10h30, la nominative Novartis reculait de 0,7% à 80,30 CHF, suivant peu ou prou l'évolution de l'indice SMI (-0,80%). Près de 700'000 titres avaient changé de main, soit à peine plus du dixième du volume journalier moyen.

Stefan Schneider de la banque Vontobel souligne que la nomination d'une personnalité versée dans le secteur pharmaceutique comme Vasant Narasimhan pour remplacer Joe Jimenez s'inscrit dans une certaine logique de recentrage, et à ce titre n'est pas surprenante.

L'expert relève cependant le contraste par rapport à l'époque où Joe Jimenez avait repris les commandes du groupe, lorsqu'il était au contraire question d'élargir les activités dans d'autres domaines de la santé. La recommandation "hold" est maintenue, assortie d'un objectif de cours à 81,00 CHF.

Les analystes de Credit Suisse rappellent pour leur part que le départ de l'actuel CEO faisait l'objet de spéculations dans la presse depuis quelque temps. En désignant M. Narasimhan, le groupe a trouvé son digne successeur, qui peut se targuer comme responsable recherche et développement (R&D) de succès notables avec Entresto, Cosentyx ou encore Kisqali.

FINANCES AU PREMIER PLAN

Michael Leuchten d'UBS se montre plus sceptique. Selon lui, le groupe est toujours confronté à des défis commerciaux qui ne découlent plus comme auparavant des succès de R&D, dans un monde où "la logique budgétaire peut souvent l'emporter sur les aspects cliniques". Naviguer dans ce contexte requiert plus que de se focaliser sur la R&D pure, conclut l'expert.

Pour Morgan Stanley, la nomination de Vasant Narasimhan marque une nouvelle dynamique pour le groupe. Le futur CEO jouit d'une haute considération du fait de son expertise dans la recherche clinique et la médecine et il s'est fait progressivement remarquer par les investisseurs ces derniers trimestres, note la banque américaine.

Revenant sur le parcours de Joseph Jimenez et les difficultés auxquelles doit actuellement faire face Novartis, Michael Nawrath, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) qualifie de "plus que passable" la performance de "Joe" par rapport à l'évolution de l'unité ophtalmologique Alcon, grevée par un retard difficile à combler en matière d'innovation.

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